Le Festival de Cannes se déroule cette année à Manhattan et DSK aura le grand prix d’interprétation masculine. J’ai toujours pensé qu’il avait une gueule et une dégaine d’acteur. Il manquait le scénario. L’injustice est réparée. La mise en scène, expressionniste à souhait, aurait plu à Fritz Lang. Il n’aurait pas manqué de faire remarquer combien le personnage incarné par DSK lui rappelait son « Docteur Mabuse le joueur ». Il l’avait tourné en 1922 à Berlin et à Paris dans les milieux de la haute finance et du pouvoir politique. DSK n’en était pas loin à la tête du FMI.
Évidemment, on soupçonnait Mabuse des plus noirs desseins et il n’avait pas l’habileté de se réclamer d’un parti politique luttant pour la dignité des femmes et des pauvres. Sur ce point, ce remake du docteur Mabuse, grommelait Fritz Lang, est plus subtil. Et il ne pouvait avoir pour cadre que New York et Paris pour le chœur des pleureuses.
Le Docteur Mabuse est un maître des échecs, ce qui signifie qu’il n’abandonne jamais. Il peut croupir dans un pénitencier, mais il en sortira. Il y aura d’autres épisodes. Ne croyez surtout pas qu’il est suicidaire : il sait parfaitement ce qu’il fait et il fait ce qu’il veut.
Peu importe qu’un autre acteur incarne Mabuse, mais le scénario est déjà écrit. On regretterait néanmoins que DSK ne poursuive pas une carrière cinématographique si brillamment entamée.
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