La guerre en Ukraine n’a pas fait basculer la campagne des européennes en faveur de la Macronie. L’invocation des heures sombres face à la progression du RN, non plus. La frontière artificielle entre droite dite républicaine et droite prétendue extrême est tombée, car le RN, LR et Reconquête parlent à la même France. La guerre fratricide des droites promet cependant d’être sanglante.
Panique au quartier général. À moins de trois mois d’élections européennes – qui sont surtout le dernier vote avant la présidentielle –, le cauchemar d’Emmanuel Macron devient chaque jour plus réel. Il avait promis de terrasser le dragon, il fait la course loin devant. Les macronistes en arrivent à crier victoire quand l’écart dans les sondages entre la liste de leur championne Valérie Hayer et celle de Jordan Bardella passe de 11 à 10 points.
Difficile de faire un procès en heures sombres à Bardella
Le camp présidentiel n’est pas très créatif, se contentant de rejouer la même pièce archi-usée : le combat entre la lumière et l’ombre, le bien et le mal, les résistants et les collabos – dans la variante européenne, il est aussi question d’ouverture et de fermeture. L’Europe, c’est la paix, la santé, la prospérité. Les valeurs – plus l’électricité, ose Valérie Hayer qui prétend que c’est grâce à l’Europe qu’on a évité les coupures, oubliant de préciser que c’était aussi grâce à l’Europe (et au sabotage d’EDF mené pour complaire aux Allemands) qu’on avait risqué
