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Fièvre cafteuse et populisme pénal: la France, cette obsédée sexuelle


Fièvre cafteuse et populisme pénal: la France, cette obsédée sexuelle
"Manifestation pour les droits des femmes", place de la République à Paris, 8 mars 2017. Hannah Assouline

Non contentes d’appeler à la délation généralisée, les militantes associatives exigent que dans les affaires de harcèlement, le législateur inverse la charge de la preuve, une des pierres angulaires de notre droit et de nos libertés.


À un conseiller qui l’interrogeait sur le remboursement de la contraception, le général de Gaulle avait répondu : « La République ne s’occupe pas de la bagatelle. » Les temps ont bien changé et, de nos jours, la République ne semble plus vouloir s’occuper que de bagatelle.

L’Etat, obsédé sexuel

Sous l’influence du multiculturalisme, du néoféminisme et du militantisme LGBT, la sexualité est devenue l’obsession de l’État et de sa législation. Donnant raison à Philippe Muray qui voyait dans l’envie du pénal la torsion normative de l’envie du pénis, notre droit est chaque jour davantage envahi de normes sexuelles : droit du travail, droit de l’éducation, droit de la santé, droit civil, droit commercial, droit administratif, droit de la presse et de la communication et, bien sûr, droit pénal, il n’est pas un domaine du droit qui ne soit touché par cette inflation. La « lutte contre » tel ou tel fléau sociétal est devenue omniprésente dans le discours juridique et il n’est pas un projet ou une proposition de loi qui, le plus souvent sous la pression d’associations militantes autoproclamées représentantes de « victimes », ne comporte pas les termes « lutte contre » dans son titre ou dans son exposé des motifs. L’intersectionnalité des luttes s’est ainsi incrustée dans le droit contemporain pour y corrompre tous les principes républicains.

A lire aussi : Exception sexuelle, au diable la preuve pourvu qu’on ait l’accusé !

Il conviendrait, en effet, que les Français prennent conscience que les lois de notre pays, ainsi d’ailleurs que les normes européennes dont beaucoup de textes nationaux ne sont que le servile recopiage, sont très largement dictées à nos représentants par des lobbies de toutes sortes. Il n’y a pas que les groupes d’intérêts économiques et sociaux qui tiennent, en France, la plume du législateur, il y a aussi des associations militantes vindicatives et sectaires


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Novembre 2017 - #51

Article extrait du Magazine Causeur




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Juriste spécialiste de droit constitutionnel, professeur de droit public à l’Université de Rennes I

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