Quand la dope manque en temps de confinement, on peut voir la vie en rose. Et la mort aussi.
Avec le confinement, j’ai arrêté de fumer. Les queues devant les tabacs de toxicos patients et résignés ont été plus dissuasives que toutes les campagnes et que tous les cancers. Cinquante mètres et cinquante personnes, c’est trop. Je suis beaucoup trop orgueilleux pour prendre ma place dans une file de plus de cinquante mecs pour n’importe quelle raison, et même pour n’importe quelle fille.
Quand la dope vient à manquer
Il y a une autre raison. Aujourd’hui dans ma France périphérique, les ronds-points se sont remplis de gendarmes et le marché du shit a connu des ratés dans la chaîne de distribution et des ruptures de stock. Les dealers étant confinés, seuls les prévoyants, les précautionneux, les avisés, les minables continuent de se droguer à l’abri de la pénurie. Seuls les maniaques qui bichonnent leur herbe dans leur petit jardin ou leur petite cave, avec les petites graigraines plantées, arrosées, éclairées, puis leurs petits planplans récoltés, séparés, taillés, fument encore mais attention, avec modération.
