Après la mort de 27 migrants au large de Calais, Emmanuel Macron promet que la France ne laissera pas la Manche devenir un cimetière. Selon notre directrice Elisabeth Lévy, les ONG ont leur part de responsabilité dans ces drames.
Comment expliquer cette tragédie ? D’abord, il faut évidemment avoir une pensée pour les victimes. Ensuite, les rodomontades d’Emmanuel Macron n’engagent que ceux qui y croient. Si le port de Calais et le tunnel sont strictement gardés et le littoral quadrillé, il est pratiquement impossible d’empêcher tous les migrants de prendre la mer dans des embarcations de fortune. Il y a 110 kilomètres de côtes maritimes au moins à surveiller.
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Ces derniers jours, les gendarmes ont arrêté près de 20 bateaux. Au moins deux sont passés entre les mailles. Celui qui a chaviré hier dans des circonstances encore inconnues était parti de la région de Dunkerque, et non pas de Calais. Vu que c’est la SNCM qui a mené les secours, il devait encore se trouver dans les eaux territoriales françaises.
Selon Erwan Seznec, qui publiera la semaine prochaine dans Causeur un grand reportage sur Calais, un autre bateau qui était en difficulté a carrément refusé d’être secouru par la SNCM – parce que la SNCM l’aurait ramené en France, et qu’il souhaitait continuer malgré les difficultés.
Chacun trouve des responsables à cette tragédie
Mais qui sont les responsables de cette tragédie ? Les ONG et l’extrême-gauche ont évidemment dénoncé la politique inhumaine de la France et de l’Europe, comme si c’était le gouvernement qui avait mis ces migrants dans ce bateau. C’est absurde et mensonger. Les migrants qui se trouvaient sur le sol français auraient pu demander l’asile et rester en France. Ils connaissaient les dangers de la traversée, ils savent qu’ils ne sont pas les bienvenus de l’autre côté mais ils veulent quand même essayer. Il n’y a aucun rapport avec l’Europe-forteresse : ils ne sont pas morts parce qu’on leur aurait refusé d’entrer et qu’on les aurait laissé à la porte. Ils sont morts, parce qu’ils voulaient absolument partir.
Bien sûr, il y a les passeurs. Ils sont les coupables idéaux, car ils font du profit, de l’argent sur cette misère. Mais tous ceux qui encouragent les migrants à venir ont, eux aussi, une part de responsabilité. Les ONG travaillent au jour le jour avec les passeurs, récupèrent les rafiots dès qu’ils sortent des eaux territoriales, donc ils les encouragent à prendre la mer puisque les migrants savent qu’on viendra les chercher côté anglais.
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D’ailleurs, désormais, les humanitaires ne se contentent plus d’aider ceux qui sont là, ils défendent un prétendu droit à migrer qui n’existe dans aucune législation et mènent une guérilla judiciaire pour contraindre les juges à l’inventer. Ils font miroiter à des malheureux un eldorado qui n’existe pas. Irresponsabilité qui est le contraire de la générosité.
Cette chronique a initialement été diffusée sur Sud Radio.
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