Une Façon d’aimer: celle des Immortels.
Dominique Barbéris vient d’être récompensée par le Grand Prix du roman de l’Académie française pour Une façon d’aimer. Patrick Grainville, dès La Ville, (1996), premier ouvrage de la romancière, avait été enthousiasmé par son écriture aussi élégante que subtile : « Tout l’art de la romancière est dans l’acuité de son regard. Précis, cernant détails, matières et nuances. Les variations du ciel captées à fleur de peau, les petites pluies poudreuses comme autant d’avatars de l’âme. » Dans ses récits, Dominique Barbéris, normalienne et agrégée de Lettres modernes, fait affleurer les âmes et les vies de personnages dont elle préserve l’intimité. Photographe, elle fixe l’infime, l’impalpable et le labile et immortalise le trait de lumière, quand il déchire le clair-obscur ; nez, elle recompose des fragrances oubliées, autrefois respirées. Si, dans Une façon d’aimer, Dominique Barbéris matérialise, bien sûr, l’écume d’une vie et peint le passage sur terre, elle les arrime aussi solidement à l’Histoire. C’est ce qui rend ce roman dédiéà la mémoire d’un père, parti en Afrique en 1950, si touchant. « Je retourne à Douala », dit la mère très âgée de l’auteur, en lisant Une façon d’aimer. Dominique Barbéris a écrit ce très beau roman en cherchant à retourner au Cameroun où elle est née.
C’est le « livre sur rien » rêvé par Flaubert qu’écrit, avec
