Il y a deux ans, dans une interview à l’hebdo Panorama, Domenico Dolce et Stefano Gabbana, le célèbre duo gay italien à la tête de D&G, avaient affirmé que « la seule famille est la famille traditionnelle » et que chaque enfant a donc droit à un père et une mère. À la suite de ces déclarations, Elton John avait appelé au boycott de Dolce et Gabbana et certains sites italiens de défense des homosexuels avaient traité les deux couturiers d’affreux réacs.
« Je ne veux pas être identifié comme gay parce que tout d’abord je suis un homme »
Mi-novembre, dans le Corriere della Sera, Gabbana a délibérément aggravé son cas en déclarant la guerre au communautairement correct. « Je ne veux pas être identifié comme gay parce que tout d’abord je suis un homme. C’est incroyable qu’aujourd’hui on continue à employer ce terme : biologiquement, je suis un mâle. C’est la même chose pour une femme : elle est une femme, tout d’abord, point barre. Le mot “gay” a été inventé par ceux qui ont besoin de donner des étiquettes et moi je ne veux pas être identifié sur la base de mes choix sexuels », explique-t-il. Ensuite, le styliste pointe du doigt la tendance à l’autoghettoïsation de certains homosexuels : « Faire des classifications crée seulement des problèmes : cinéma gay, club gay, culture gay… Mais de quoi parle-t-on ? Le cinéma, les livres et la culture appartiennent à tous. »
Mais l’attaque la plus violente de l’hérétique vise nommément le « lobby gay », qui est selon lui « très puissant », et les nombreuses associations LGBT qui érigent les minorités sexuelles en espèces menacées à protéger : « Moi, je ne veux pas être protégé, parce que je n’ai rien fait de mal. Je suis simplement un homme ». Gay.it, le site italien de référence, a aussitôt accusé Gabbana d’avoir « détruit plus d’un demi-siècle de batailles orgueilleusement LGBT avec ses déclarations. On attend avec impatience le procès en homophobie…