Les adorateurs du progressisme radical ont décrété que le monde d’hier, réel ou fictif, devait être nettoyé à grands seaux d’eau de javel après avoir été jugé systématiquement raciste, misogyne, homophobe, grossophobe, etc. Parmi eux, James Prichard, l’arrière-petit-fils d’Agatha Christie, a demandé que soit changé le titre d’un des plus connus des romans de son arrière-grand-mère, Dix petits nègres, lequel s’intitule maintenant Ils étaient dix. À l’intérieur de l’ouvrage, le mot « nègre » est remplacé par le mot « soldat ».
Agatha Christie n’aurait pas aimé que quelqu’un soit blessé par l’un de ses écrits
James Prichard sait apparemment tout des sentiments de son aïeule : « Agatha Christie n’aurait pas aimé que quelqu’un soit blessé par l’un de ses écrits. » Il craint que l’ancien titre « détourne l’attention de son travail », et ne semble pas savoir que ce « travail » a été apprécié à sa juste valeur jusqu’à présent, à preuve les plus de cent millions d’exemplaires vendus. Plus malin qu’il n’y paraît, il est possible que James Prichard ait compris qu’un changement de titre dans l’air du temps et le ramdam publicitaire autour de cette décision, allaient favoriser un nouvel engouement et une nouvelle envolée des ventes, ce qui n’est pas sans conséquences sonnantes et trébuchantes
