Les limites de « l’ouverture à l’Autre »
La montée du communautarisme inquiète les responsables politiques. Dans certains territoires, un islamisme politique tenterait de placer la charia au-dessus des lois de la République. Comment expliquer une telle dérive ? Les thuriféraires de la diversité ont-ils été les idiots utiles et paradoxaux d’une idéologie qui veut uniformiser les comportements et les pensées dans les « quartiers sensibles »? L’ouverture à l’Autre a-t-elle fait insidieusement le jeu de la fermeture ?
Une morale en noir et blanc
Diversité: voilà un mot qui sonne bien, et qu’il est de bon ton d’employer. En l’utilisant, vous vous placez sans grands efforts dans le camp du Bien. Dégainez votre opposition farouche aux frontières et votre approbation enthousiaste du multiculturalisme et de la mixité, et aussitôt toutes les portes des médias progressistes s’ouvriront devant vous !
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En vantant la diversité, le bourgeois-bohème déclame son amour de l’ouverture, du mélange, et du même coup sa désapprobation de la fermeture, de l’intolérance et du repli sur soi. Cependant, cette morale en blanc et noir n’est-elle pas un tantinet trop facile pour être honnête ? Est-elle autre chose d’ailleurs qu’une posture ?
Des évidences. Reste qu’un tel manichéisme est en partie responsable de l’émergence de l’idéologie actuelle la plus hostile à l’ouverture: l’islamisme politique.
Sagesse populaire
Cette situation paradoxale n’a pas échappé à la sagesse populaire. La défiance croissante des classes populaires envers cette diversité tant vantée et érigée en programme politique par une gauche en quête de nouveaux damnés de la terre, ne tient pas seulement au mépris que leur témoigne une intelligentsia acquise au Grand Brassage.
Le peuple sait d’intuition qu’il est difficile de faire cohabiter des cultures qui ont des substrats anthropologiques trop différents. Sitôt que la différence culturelle devient trop importante, le repli communautaire inéluctable intervient. L’unité politique du pays est alors en danger.
L’autochtone, un bouc émissaire idéal
Quand on fait observer aux tenants de cette sacro-sainte diversité que le multiculturalisme, loin de favoriser l’échange et le dialogue, accélère au contraire le processus de communautarisation et de repli des tribus sur elles-mêmes, les adorateurs du Grand Mixage rétorquent que la faute en incombe aux autochtones européens et à leur racisme inavoué. Au lieu de se demander si toutes les cultures peuvent cohabiter au sein d’un même espace politique, les ravis de la diversité réactivent un réflexe aussi vieux que l’humanité : la recherche d’un bouc émissaire.
Le coupable est tout trouvé : il s’agit du petit peuple attaché à son terroir et à ses racines, incapable de se propulser dans le monde merveilleux du mélange et de l’indifférenciation.
Et si L’Autre désirait vivre à l’écart ?
Le plus inquiétant dans l’affaire est l’aveuglement des tenants de l’ouverture – qui vivent, soit dit en passant, dans un entre-soi rassurant – au sujet de certaines « communautés » qui n’éprouvent aucun désir de se mélanger. A force de trouver l’Autre formidable, et l’autochtone rassis et nauséabond, le doute s’est installé chez les meilleures volontés. Le manichéisme des tenants de la diversité s’est retourné contre eux, mais aussi contre la diversité elle-même.
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Que nous apprend en effet l’échec du vivre-ensemble ?
Avant tout que l’humanité n’est pas une bouillie dont on pourrait malaxer à volonté les cultures dans un shaker sociétal. L’hypermodernité a voulu rompre avec les grands ensembles monolithiques qui discriminaient leurs minorités. A l’arrivée, elle se retrouve avec des communautés qui vivent chacune dans son coin, sans projet politique et culturel commun.
Chassez le naturel…
Nous ne sommes pas des anges. A trop vouloir ignorer nos ancrages charnels et culturels immémoriaux, ce n’est pas l’amitié que l’on récolte, mais la segmentation et l’ignorance réciproque. Le mot d’ordre diversitaire s’est retourné contre la diversité réelle. La progression de l’islamisme politique en est la parfaite et inquiétante illustration en France.
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