Dans le 18ᵉ arrondissement, un massif floral délivre un important message.
On ne réside pas impunément dans la circonscription d’Aymeric Caron ! Votre serviteur en a encore fait l’expérience ces derniers jours. En baguenaudant dans les allées du square Serpollet (qui porte le nom de l’industriel, Léon Serpollet, 1858-1907, le père du tricycle et de l’automobile à vapeur), sis entre les rues des Cloÿs et Marcadet, son regard est attiré par un massif de fleurs plus soigné que les autres. Sur un cartel placé à côté, on peut lire : « Dans le massif de fleurs de couleurs rouge, orange et jaune se cache une symbolique puissante qui représente la colère de la Nature elle-même. Au centre un petit volcan couvert de plantes est apparu. Ces plantes aux floraisons et feuillages flamboyants évoquent les flammes ardentes et la lave incandescente. Autour de ce volcan, se dressent des mains réalisées en tronc d’arbre symbolisant la force et le pouvoir de cette colère. »
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Poétique ! Seulement voilà, même si les jardiniers qui ont réalisé ce massif dans le cadre d’un concours sont payés par la Ville, et que les socialistes Anne Hidalgo ou Éric Lejoindre n’ont vraiment rien en commun avec ces extrémistes de LFI, il semble que l’idéologie écologiste radicale ait quand même gagné quelques cerveaux. « Le massif incarne la couleur des émotions de la Nature, en particulier sa colère. Il nous invite à réfléchir sur nos actions et à adopter des comportements plus respectueux », conclut le panneau moralisateur, après avoir expliqué qu’évidemment les fleurs rouges « représentent […] la colère accumulée de la Nature face aux maltraitances qui lui sont infligées. C’est un rappel visuel frappant de la nécessité de prendre conscience de l’impact de nos actions sur l’environnement. »
Autour de moi, les enfants jouent sans y prêter grande attention, et le joli massif ne remporte malheureusement pas de prix. Plus d’un siècle après Serpollet, ses compatriotes médiocres ont élu un ancien journaliste chez Ruquier, peu porté sur la science, qui a créé un mouvement pour défendre la cause des moustiques avant de rejoindre les rangs du parti de Mélenchon. Notre ancêtre rit peut-être dans sa moustache, lui qui n’a pas connu l’abandon de la vapeur pour les automobiles avant sa mort.