On ne plaisante presque pas… Partisane du mouvement body positive, l’Australienne Ashleigh Beevers redessine Blanche-Neige, Ariel, Belle et les autres avec des courbes généreuses. Oubliez les princesses filiformes qui ont bercé votre enfance!
Le procès contre les dessins animés Disney continue. Après avoir ostracisé Les Aristochats, la Belle et le Clochard, Dumbo ou Peter Pan, c’est au tour des personnages féminins de passer sous les fourches caudines de la révolution culturelle du progressisme révisionniste.
En cause, non pas cette fois les stéréotypes racistes – quoi que tout de même, à commencer par son nom, Blanche-Neige a tout pour déplaire à tous les fanatiques de cet antiracisme obnubilé par la race – mais les silhouettes des princesses Disney. Trop belles, elles pourraient être nocives à l’imaginaire des enfants.
Ariel:
Ashleigh Beevers, artiste au service du “body positivism”
Oui, Blanche-Neige et ses copines ont des tailles de guêpe ! Logique, à l’époque où elles ont été créées, c’était plutôt la norme. L’obésité dans les années 40 n’était pas un fléau qui courait les rues. O tempora o mores ! Aujourd’hui, ces héroïnes sont accusées de véhiculer une image du corps féminin trop discriminante. Alors, la sanction tombe. Et celle qui s’en charge c’est Ashleigh Beevers, une dessinatrice australienne qui a mis son art au service de ses convictions idéologiques. Cette dernière fait partie d’un mouvement militant, le « body positivism », courant qui proteste contre les stigmatisations liées aux représentations trop normées des corps féminins éternellement jeunes et minces dans la fiction ou la publicité, et affirme le droit d’être fier d’exhiber une morphologie opposée. L’activiste milite pour une chair tombante, ridée, gonflée de cellulite et fière de ses vergetures. C’est bien connu, ça fait rêver tout le monde !
Blanche-Neige:
Belle:
Avec un pinceau en guise de bistouri, Ashleigh Beevers épaissit les traits des fées, des princesses ou des sorcières qui peuplent les dessins animés Disney. Il n’y a pas si longtemps, c’est Barbie qui avait subi le même sort, prenant quelques kilos pour ne plus traumatiser les fillettes.
Tout le monde y passe, aussi bien l’innocente Blanche-Neige que la guerrière Mulan, l’intrépide petite sirène Ariel que l’horrible Ursula, les saintes héroïnes comme les ennemies maléfiques. Toutes doivent monter sur l’échafaud du comité de salut anti-discriminant et antisexiste ! Et à défaut de leur couper la tête, on modifie leurs silhouettes trop gracieuses et filiformes, pour les faire rentrer dans les nouveaux canons de beauté imposés par le minoritairement correct et que l’on peut résumer en cette sentence : Sois laide et grosse, on te toléra mieux.
Un résultat contre-productif
Le « body positivism » a beau prôner la diversité des morphologies, la militante Ashleigh Beevers applique immanquablement le même coup de scalpel grossissant à toutes les héroïnes, sans distinction, les classiques comme les nouvelles venues, les gentilles comme les méchantes, toutes y passent. Pas de chichi.
Bilan de ce relooking disgracieux : nos héroïnes d’hier prennent quelques kilos, et elles affichent aussi paradoxalement des moues un peu sexy et des corps hypersexualisés à la chair débordante, tatouée et dénudée. Nos princesses se transforment en catins au bois bandant ! Mais n’allez surtout pas y voir de la vulgarité plutôt que de la beauté.
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