Au nom de l’égalité, le gouvernement impose une réponse sanitaire pour tous : le confinement. Cette mesure désastreuse pour la société et l’économie s’avère aussi contre-productive car elle étale la crise dans la durée. Pourtant, une autre approche, plus efficace médicalement et moins coûteuse pour l’économie, est possible : cibler et protéger les plus fragiles.
Depuis bientôt un an, le monde vit au rythme de l’épidémie de Covid-19. En mars, quand cette maladie nouvelle s’est répandue en France comme une traînée de poudre, il n’y a pas eu d’autre solution que d’imposer dans l’urgence un confinement généralisé. Devant l’impréparation générale et la pénurie de moyens (équipements de protection individuels, matériel de réanimation, personnel soignant, etc.), c’était la seule solution. Il fallait ralentir la propagation de la maladie, éviter l’effondrement des hôpitaux, permettre de s’organiser… ce que le premier confinement a permis, il faut en convenir.
Un pays sous cloche
Dix mois après l’émergence de la maladie, les conditions ne sont plus les mêmes. Sur le plan scientifique, on a beaucoup appris sur le Covid-19, ses modes de contamination, ses victimes privilégiées, son traitement, les façons de s’en protéger. On a développé des tests, PCR et maintenant tests antigéniques rapides. On a eu du temps pour réorganiser le système de santé qui avait été débordé pendant la première vague. Et pourtant, dans notre pays, on a l’impression d’avoir fait du surplace. Et le verdict est tombé : reconfinement !
Le confinement généralisé est un désastre. Ses conséquences économiques et sociales sont tellement évidentes qu’il n’est point besoin de les souligner à nouveau. Mais surtout, ces dommages collatéraux sont imposés en pure perte. En vérité, le confinement généralisé s’avère très peu efficace pour sauver des vies. Il permet juste de parer au plus pressé, de gagner du temps en attendant des mesures plus énergiques – dépister, soigner les malades et isoler les contagieux. C’est que le confinement ne vise nullement à en finir avec l’épidémie. Il transforme simplement une épidémie brutale, mais brève en une situation qui traîne et s’éternise. On passe d’un problème aigu à une situation chronique. En mettant le pays sous cloche, on diminue la circulation du virus et on soulage certes temporairement les structures de santé ; mais, bloquant l’évolution vers l’immunité collective, on ne peut empêcher que l’épidémie reparte dès que les mesures restrictives sont allégées ; d’où la nécessité de « reconfiner » régulièrement, au gré de la reprise épidémique.
