Jamais l’urgence de dire l’effrayante vérité de l’état du pays n’a été aussi pressante. Michel Barnier prononcera sa déclaration de politique générale demain à l’Assemblée nationale.
L’Etat est dans un sale état. Ses mensonges officiels ne suffisent plus à dissimuler les désastres qui s’enchaînent. Ils l’obligent à se confronter à ses fautes. Emmanuel Macron est en première ligne, pour avoir poursuivi avec zèle une politique détachée des réalités depuis cinquante ans. Le chef de l’Etat ne résistera plus longtemps aux épreuves de vérité que va devoir affronter le gouvernement, né fragilement d’une colère étouffée. La chute prévisible du vieux monde déraciné sera aussi celle d’une classe politique moutonnière, globalement discréditée.
Le meurtre de Philippine de Carlan, 19 ans, violée et assassinée par Taha Oualidat, jeune Marocain récidiviste sous Obligation de quitter le territoire (OQTF), est le produit tragique d’une chaîne d’irresponsabilités allant du législateur aux juges. La dette publique effarante (3230 milliards d’euros), laissée à Michel Barnier par le flambard Bruno Le Maire, est une autre conséquence de la fuite en avant d’une caste allergique au bon sens et à l’auto-critique. L’angélisme, qui a fermé les yeux sur l’islamisation de la communauté musulmane massivement immigrée, s’ajoute aux défaillances des dirigeants. Dans ce grand effondrement qui fait tomber la France, la déclaration de politique générale du Premier ministre, mardi, gagnerait à dire les choses dans la transparence – la glasnost – qui fit s’effondrer le régime soviétique et son monde parallèle. En 1981, Ronald Reagan lança sa révolution conservatrice avec son fameux : « L’État n’est pas la solution à notre problème ; l’Etat est le problème ». Barnier osera-t-il être le procureur d’un État failli, qu’il a malgré tout avalisé? Ce serait-là son meilleur rôle devant l’histoire.
Le monde politique va devoir rendre des comptes. Et les « progressistes » plus que les autres. En effet, ils sont à la source des aveuglements idéologiques sur le déclin national. La manière dont la presse de gauche, majoritaire, a tenté de délégitimer l’émotion française après le meurtre de Philippine rappelle son professionnalisme dans l’occultation des faits. Parce que le meurtrier est Marocain et sa victime catholique pratiquante, des portraits de Philippine ont été arrachés à Sciences Po-Lyon ou à l’université de Grenoble. Les promoteurs de la diversité ont accusé de racisme ceux qui ont rappelé le statut d’expulsable de l’assassin. Naguère, le discours dominant avait tenté de taire les agressions sexuelles commises par des Maghrébins, à Cologne et ailleurs, sur des femmes allemandes lors du nouvel an de 2016. Une même omerta avait couvert les viols de jeunes blanches par des réseaux pakistanais en Grande-Bretagne. Samedi, lors des obsèques de Philippine en la cathédrale Saint-Louis de Versailles, en présence de près de 3000 personnes, un participant interrogé par Le Figaro expliquait : « Quand Nahel est mort, ils ont fait des émeutes dans tout le pays. Nous on allume des bougies. Qu’est-ce qu’on attend pour faire la révolte nous aussi ». Dimanche, à Paris, seules quelques centaines de personnes se sont rassemblées pour rendre hommage à la victime et dénoncer « le laxisme migratoire ». « Il faut renverser la table en sa mémoire », a déclaré hier dans Le Journal du Dimanche Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, en ajoutant : « Je me suis juré de dire la vérité aux Français de façon brutale ». Déjà, en 2017, François Fillon, candidat à la présidentielle, avait promis « le courage de la vérité » avant de tomber dans le traquenard judiciaire. Jamais l’urgence de dire les choses n’a été aussi pressante. Pour Barnier, sa planche de salut est sans doute à ce prix.
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