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Discours de Trump en différé: comme un air de soviétisation en Belgique francophone

Le direct, nouvel ennemi du politiquement correct


Discours de Trump en différé: comme un air de soviétisation en Belgique francophone
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La chaîne publique belge RTBF est critiquée pour avoir diffusé avec un différé le discours d’investiture du président américain. Faut-il y voir une censure ? Selon notre contributeur, la polémique démontre la stratégie de maintien de l’hégémonie culturelle et politique de la gauche francophone en Wallonie, laquelle masque ainsi ses échecs économiques et sociaux en passant son temps à lutter contre une «extrême droite» fantasmée.


La séquence a fait réagir en France, mais elle est, dans la partie francophone de Belgique (soit la Wallonie et Bruxelles), assez ordinaire. La RTBF, radio-télévision de service public, dotée chaque année par le contribuable de 300 millions d’euros, a diffusé le discours de Donald Trump… en différé. Les petits flics de la pensée voulaient « prendre le temps de l’analyse », c’est-à-dire s’assurer qu’aucun propos contraire à leur morale éculée ne soit tenu par le nouveau président des Etats-Unis. Heureusement, tentent-ils de nous rassurer, il ne s’agissait aucunement de censure. Vraiment ?

L’autre pays du cordon sanitaire

Il existe dans le plat pays, depuis les années 90, un cordon sanitaire politique doublé de son homologue médiatique : si l’on décrypte, les adversaires de la particratie, c’est-à-dire du système mis en place par les tout-puissants partis (allant des communistes du PTB aux libéraux du Mouvement réformateur), n’ont pas le droit de s’exprimer en direct ; en réalité, ils ne sont même jamais invités sur les plateaux télévisés ; vous n’y verrez donc jamais des personnalités comme Alain Destexhe (ancien sénateur intervenant régulièrement avec brio dans les médias français), Drieu Godefridi (auteur de nombreux ouvrages, sur l’impasse dans laquelle nous mène l’écologie politique notamment), Jérôme Munier (président-fondateur du parti Chez Nous) ou, plus humblement, moi-même. Nous sommes, tout simplement, ostracisés, bannis, méprisés, alors que, tant sur le fond que sur la forme, notre présence élèverait en qualité le niveau d’un débat souvent aussi plat que la morne plaine de Waterloo.

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Récemment, avec la morgue des médiocres parvenus, comme il s’en crée à tire-larigot dans les écoles de journalisme belges, Jim Nejman, rédacteur en chef de LN24, expliquait, devant une Géraldine Maillet médusée puis sur Konbini, les principes de cet accord passé entre les médias pour, je cite, « préserver les citoyens des idées non-démocratiques (…) qui tournent autour de la xénophobie, de la discrimantion et du racisme ». Jamais, en revanche, le militant politique brandissant un masque de journaliste ne donne d’exemples émanant des personnes précitées qui, en réalité, mènent le combat culturel contre le wokisme, l’immigration de masse ou la destruction de notre identité.

Une manipulation dénoncée par Pascal Praud

A contrario, guère s’émeuvent que la parole puisse être donnée, sur les ondes de la chaîne publique et dans les autres médias, à des personnalités ou des partis d’extrême gauche ou frayant avec l’islamisme. Mais faut-il s’en étonner dans un pays où, récemment, l’Ordre de Léopold a été remis à une figure politique qui avait œuvré en son temps pour la libération de celui qui deviendrait le cerveau des attentats ayant endeuillé l’Europe au mitan des années 2010 ?

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Pascal Praud, qui a relayé dans l’Hexagone l’information de la diffusion du discours de Trump en différé, a souligné que seule la Corée du Nord avait œuvré de pareille façon. Assurément, il règne depuis plusieurs décennies un air de terreur intellectuelle dans la très orwelienne Belgique francophone. Certes, les « opposants » au régime particratique ne sont pas encore emprisonnés pour leurs idées, ni jetés aux chiens. Mais ils ne peuvent plus s’y exprimer librement : outre leur invisibilisation médiatique, ils reçoivent systématiquement un arrêté d’interdiction lorsqu’ils tentent de se réunir. Le motif : atteinte possible à l’ordre public – troubles en réalité causés par les antifas aiguillonnés par les… autorités.

Dans son ouvrage le plus remarquable, dont la plongée dans l’univers carcéral étouffe le lecteur, le romancier Arthur Koestler, met en parallèle l’individu qui est quantité négligeable – le « zéro » – et le Parti qui représente l’infini. A cette aune, la Belgique francophone, si elle n’est pas encore une dictature, n’est déjà plus totalement une démocratie. Elle est même en voie de soviétisation. Pour se maintenir en place, le pouvoir en place pourra toujours compter sur la RTBF. 

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