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Dieu est mort… Vive Pelé!

Une émotion mondiale


Le Brésil et la presse sportive du monde entier pleurent le plus grand joueur de football de l’histoire (1940-2022). Le président brésilien Jair Bolsonaro décrète 3 jours de deuil national.


L’été 2022 s’était terminé avec la disparition d’Elizabeth II. L’hiver 2022 aura commencé avec la mort de Pelé. Avec dans les deux cas une émotion mondiale qui a fait basculer toute la planète média en édition spéciale. La Reine d’Angleterre aura régné sur le Royaume-Uni de 1952 à sa mort quand Pelé aura régné sur le football mondial depuis 1958, un règne interrompu ni par un autre joueur ni par son départ au paradis des footballeurs.

Un fils prodige

Pelé, de son vrai nom Edson Arantes do Nascimento, était né à Tres Coraçoes, dans l’Etat du Minas Gerais, le 23 octobre 1940.  Son père, João Ramos do Nascimento alias Dondinho, était footballeur professionnel et avait porté le maillot de deux clubs brésiliens prestigieux : l’Atletico Mineiro, club de Belo Horizonte et Fluminense, club Carioca. Un bon joueur donc, mais surtout le père d’un fils prodige.

Il commence en équipe de jeunes au club de Bauru, où son père avait terminé sa carrière, pour signer à 15 ans au FC Santos où il fera toute sa carrière. ll joue son premier match pro le 7 septembre 1956 contre le Corinthians de Santo André au cours duquel il marque son premier but pour une victoire 7-1. La carrière de « O Rei », le Roi, était lancée.

Et c’est deux ans plus tard, lors de la Coupe du monde 1958 en Suède qu’il explose aux yeux du monde entier alors qu’il est âgé de 17 ans. Arrivé blessé au genou, il joue seulement lors du troisième match de poule. Le Brésil s’impose avec deux buts de Vava dont une passe décisive de Pelé puis il marque le but de la victoire 1-0 lors du ¼ face au Pays de Galles. Il marque un triplé contre la France en ½ et un doublé génial en finale contre la Suède. Le premier but est un enchainement contrôle de la poitrine, coup du sombrero et reprise coup de pied, le second une tête lobée à la dernière minute pour clôturer le score de 5-2. Sigge Parling, le milieu de terrain suédois qui était sur le terrain face au Brésil lors de cette finale, dira qu’après avoir vu le premier but il avait envie d’applaudir…

A relire: Elizabeth II, l’indétrônable

En 1962, il est le meilleur joueur du monde, marque un but et fait une passe décisive à Zagallo lors de la victoire du Brésil sur le Mexique 2-0 lors du premier match, mais se blesse contre la Tchécoslovaquie lors du second match. On ne le reverra plus sur le terrain mais il gagne sa seconde coupe du monde.

Pas fait de peau et d’os

En 1966, on s’attend à la revanche de 1962 puisqu’entre temps il a gagné deux Copas Libertadores, l’équivalent sud-américain de la Ligue des Champions et deux titres de Champion du Monde des Clubs avec Santos, et de quelle manière. En 1962, la compétition se jouait en match aller-retour, il met un doublé au Maracana et un triplé au Estadio da Luz de Lisbonne pour terrasser le Benfica d’Eusebio qui avait mis fin au règne du Real de Di Stefano, Gento, Puskas et Kopa. Un an plus tard, il sauve Santos en mettant deux doublés contre le Milan AC de Rivera, Maldini, Trapattoni et de ses compatriotes Altafini et Amarildo (qui l’avait brillamment remplacé à la coupe du monde 1962).

En 1966, lors du mondial anglais, il est victime d’une agression d’un joueur bulgare lors du premier match et ne peut pas jouer le second. Lors du troisième contre le Portugal, il est découpé par Joao Morais et finit le match en marchant car le Brésil a fait tous ses remplacements. Le Brésil est éliminé en phase de poules. 

Sa quatrième et dernière coupe du monde sera une apothéose avec une troisième victoire dans la compétition. En ce mois de juin 1970, il réalise coups de génie sur coups de génie avec dès le premier match de poule contre la Tchécoslovaquie un lob de plus de 50 m qui frôle le poteau du très grand Ivo Viktor. Lors du match suivant contre l’Angleterre tenante du titre, il déclenche une tête exceptionnelle sauvée par Banks. Un geste dont il dira que « Banks lui a arrêté un but ». Puis un grand pont sur l’immense Mazurkiewicz lors de la demi-finale contre l’Uruguay qui, comme la Tchécoslovaquie, frôlera le poteau. En finale face à l’Italie du « Catenaccio » dont la défense d’acier est composée de Facchetti, Burgnich, Cera et Rosatto, Il ouvre la marque d’une tête piquée, avant de délivrer une passe aveugle de génie pour le 4èmebut de Carlos Alberto qui, sans contrôle, envoie le ballon à 117 km/h au pied du poteau d’Albertosi… Après la finale, Burgnich, préposé au marquage de Pelé ce jour-là, dira :  « Je me suis dit avant le match, » il est fait de peau et d’os comme tout le monde « – mais je me suis trompé. »

On pourrait écrire des heures sur Pelé, mais ces quelques mots suffiront j’espère pour ceux qui n’ont pas connu ses plus beaux faits d’armes tout en étant fans de foot.

Pelé disait il y a quelques années lors d’une interview qu’Edson Arantes do Nascimento mourrait un jour mais que Pelé serait immortel. Pelé ne mourra jamais. Quelle bonne nouvelle.

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est journaliste et auteur de "Virons Dieu du débat politique !" (Ed. Fauves). On l'entend sur Sud Radio.

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