Didier Lemaire, l’ancien prof de philo de Trappes et auteur de la Lettre d’un hussard de la République, qui lance l’association « Défense des serviteurs de la République », réagit à l’affaire du lycée Maurice Ravel.

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La démission pour « convenance personnelle » du proviseur du lycée Maurice Ravel est un scandale d’État. Un ministre de l’Éducation nationale digne de ce nom aurait dû ordonner, compte tenu des menaces graves qui pèsent sur le personnel éducatif depuis l’assassinat de Samuel Paty et, plus encore, depuis celui de Dominique Bernard, l’exclusion de l’élève provocatrice à titre définitif. Il aurait dû suspendre la poursuite de ses études et protéger le proviseur.

Le séparatisme musulman fracture l’école

Au lieu de cela, comme dans tous les autres cas – dont bien peu parviennent à la connaissance du public – notre ministre a accordé à cette élève une victoire sur l’autorité. La victoire de la rébellion sur la règle, de la rumeur sur la probité, de la calomnie sur l’honneur, et finalement celle de la peur et de la violence sur la loi et la paix civile. C’est un blanc-seing donné à tous ceux qui poursuivent leur entreprise de sape de l’École et qui veulent fracturer la nation.

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Pour ma part, après avoir été exfiltré de mon lycée à Trappes, mon expérience m’a appris qu’exprimer son indignation face à la démission des représentants de l’État n’avait qu’une portée limitée. Une partie de la presse et des élus continuera de vous traîner dans la boue avec des accusations plus stupides les unes que les autres, vous collant ainsi une cible de plus dans le dos. Alors, à forcer d’alerter, le risque est grand de voir notre indignation se transformer peu à peu en une plainte amère et solitaire.

Protégeons nos serviteurs de la République !

Il est donc temps d’agir et de confronter à leurs palinodies ceux qui répètent à l’envi que « la République ne reculera pas » et qui décampent lâchement dès la première difficulté venue. Car, si l’État abandonne ses enfants aux mains d’idéologues qui les assignent à une communauté en opposition avec la communauté nationale, qui est une communauté d’individus et de citoyens libres et égaux, et si nos ministres lâchent un à un ceux qui sont les derniers remparts face à l’obscurantisme et l’oppression, c’est à la société civile de se mobiliser. Ces hommes et ces femmes méritent mieux que le mépris de nos ministres.

Avec le soutien de grands noms du barreau, l’expertise de magistrats, de politologues, d’élus, de chercheurs, d’infatigables défenseurs des principes républicains et de tous ceux qui, quelle que soit leur sensibilité politique, voudront contribuer à protéger notre République et notre démocratie, ensemble, nous pourrons leur apporter le soutien matériel, moral et juridique dont ils ont besoin.

C’est le moins que l’on puisse faire dans cet état de délitement et de chaos dans lequel notre pays est plongé, et c’est pourquoi j’ai décidé de créer cette association Défense des serviteurs de la République !