Didier Daeninckx publie Municipales : banlieue naufragée. Mais maintenant qu’il écrit sur l’islamisme et plus sur les « rouges-bruns », il ne moucharde plus comme il en avait l’habitude…
Longtemps d’obédience stalinienne, l’auteur de polars Didier Daeninckx a abondamment mouchardé ceux de son camp suspects de ne pas penser assez bien à son goût. Ses croisades antiracistes au parfum de purges lui ont même valu le sobriquet de « Didier Dénonce » (Fayard), que Patrick Besson a immortalisé dans un roman.
L’écrivain chasseur de « rouges-bruns » a-t-il retourné sa veste ? Dans Municipales : banlieue naufragée, il raconte pourquoi il vient de quitter sa banlieue rouge après soixante-dix ans d’ancienneté. Le voilà qui dénonce désormais acteurs et collaborateurs d’un pouvoir qui aiguille le naufrage d’une Seine-Saint-Denis rongée par l’islamisme. Mais, cette fois, il ne nomme personne. Crainte des représailles ? Sans doute.
Pas d’envolées lyriques dans ce réquisitoire, mais des faits accablants : 28 000 électeurs inscrits dans une commune de 90 000 habitants, 70 % d’abstention, « le suffrage censitaire rétabli de fait », un élu chargé de l’égalité hommes-femmes dans la commune limitrophe qui invite régulièrement un certain Tariq Ramadan. Familier du terrain, où il possède un pied-à-terre, frère Tariq prêche la bonne parole dans des salles municipales.
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À Aubervilliers, un habitant sur deux vit sous le seuil de pauvreté, contre 15 % à l’échelle nationale, et le revenu moyen culmine à 13 000 euros par an, tient à préciser l’auteur. Quand l’État a fait désertion, les tribus reprennent leurs droits, un terrain propice aux règlements de comptes interethniques, comme la ville de Dijon en fut dernièrement le théâtre.
En refermant Municipales : banlieue naufragée, l’antifa toujours en retard d’une guerre sera tenté de dénoncer Daeninckx à Didier.