Les trois blocs qui se partagent la vie politique partagent aussi une vision folle de l’économie : l’argent public ne coûte rien ! Au-delà de leurs nuances, tous veulent continuer de biberonner les Français à la dépense publique. La cure d’austérité qui vient s’annonce douloureuse. Qui devra s’y coller?
Nous vivions déjà partiellement dans un asile psychiatrique – comment qualifier autrement une société où un barbu invité à la télé peut s’étonner qu’on le prenne d’emblée pour un homme ? S’il avait fait (discrètement) ricaner une majorité de téléspectateurs, une écrasante proportion d’électeurs paraît, en revanche, croire dur comme fer à la magie en matière d’économie. Les trois blocs qui viennent de se disputer les faveurs de l’électorat ont des visions certes différentes, mais néanmoins cousines des finances publiques. Le courant macroniste central se veut l’héritier de quarante ans de gabegie policée. Fanatiques de l’Europe, de ses « valeurs », de l’État de droit, surtout quand il s’agit d’immigration, mais pourtant jamais dans les clous européens dès qu’on aborde le budget de notre État : plus de trois mille milliards de dettes accumulées, six fois plus qu’en 1980, pour des services publics deux fois moins performants – un ratio d’endettement deux fois supérieur aux limites des traités européens qu’en d’autres domaines, on respecte à la lettre –, chapeau bas les artistes. Deux courants sont toutefois perceptibles au sein du
