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Des vœux et des aveux


Des vœux et des aveux
Lionel Jospin n’a pas encore retiré définitivement ses Mémoires de la vie littéraire du pays. Il vient de les publier.
Lionel Jospin n’a pas encore retiré définitivement ses Mémoires de la vie littéraire du pays. Il vient de les publier.
Lionel Jospin n’a pas encore retiré définitivement ses Mémoires de la vie littéraire du pays. Il vient de les publier.

Du haut de nos montagnes, nous scrutons la plaine. A l’ouest, il y a toujours du nouveau : c’est par là qu’arrivent les perturbations, les climatiques et les autres, les nouvelles venues de la capitale même quand on n’a rien demandé.

En cette période de vœux − une excellente institution qui nous permet d’exercer cette hypocrisie fort utile à la vie en société – il existe des gens qui prennent le contrepied de cette coutume en adoptant une posture où la sincérité le dispute à la transparence.

Ainsi, Lionel Jospin, qui continue de marquer Jacques Chirac à la culotte, livre ses vérités dans un livre et un film de confidences recueillies par Patrick Rotman et Pierre Favier. Ces deux œuvres vont être présentées au public dans les prochaines semaines.

[access capability= »lire_inedits »]Et déjà, le Journal du dimanche nous informe qu’enfin, et pour la première fois, Lionel Jospin confirme qu’il était bien membre de l’OCI, chapelle trotskiste alors dirigée par feu Pierre Lambert, alias Boussel, lorsqu’il a adhéré au PS au début des années 1960.

Ces aveux sont complétés par des regrets : l’ancien premier ministre n’est pas très fiérot d’avoir nié cet engagement lorsque Le Monde, le 5 juin 2001, l’avait révélé sous la signature anonyme de « Service politique ». C’était en fait un outing orchestré par deux anciens de l’OCI convertis au journalisme de référence, Laurent Mauduit et Sylvain Cypel, et mis en musique par un « ex » de la boutique concurrente, Edwy Plenel, alors directeur de la rédaction. La méthode n’était pas très élégante, mais on doit lui reconnaître une certaine efficacité en matière de mise en ébullition du microcosme. Jospin avait alors prétendu, en bon connaisseur de Jean de la Fontaine, qu’il avait été confondu avec son frère Olivier.

Avec l’âge, donc, c’est le protestant qui revient en force chez Lionel pour mettre ses affaires éthiques en ordre avant de passer devant le tribunal suprême, celui de l’Histoire ou peut-être même plus haut…

Tous comptes faits, à ces aveux carrés et tristounets, on est en droit de préférer la méthode Mitterrand, qui organise subtilement les fuites dans Paris-Match sur Mazarine après avoir persécuté ceux qui, comme Jean-Edern Hallier, avaient tenté de le faire chanter en révélant le pot-aux-roses. C’est retors et romanesque à souhait, comme on aime.

On eût également préféré que ce début d’année 2009 nous offrît la description, par Roland Dumas lui-même, des coups tordus dont il fût un spécialiste éminent dans sa vie politique comme dans ses activités d’avocat.
Mais lui, c’est certain, n’avouera jamais.
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Janvier 2010 · N° 19

Article extrait du Magazine Causeur



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