L’école publique naufrage, on le savait. Pourtant, il ne fallait pas le dire. Bonne nouvelle : c’est désormais possible et sans risquer de passer pour un réac ou un mauvais coucheur ! Épisode grotesque du tableau ayant choqué des élèves islamisés dans les Yvelines, menaces au couteau ou aux ciseaux ailleurs: il est grand de temps de remettre de l’autorité dans les établissements scolaires. De l’ordre, de l’ordre, de l’ordre !
L’école publique naufrage, on le savait. Pourtant, il ne fallait pas le dire. Bonne nouvelle : c’est désormais possible et sans risquer de passer pour un réac ou un mauvais coucheur. Il n’y a pas si longtemps, c’est seulement sous le manteau qu’on évoquait le quotidien des enseignants. Il se murmurait que les pauvres hères étaient de moins en moins qualifiés pour le métier, mais, on n’avouait pas encore vraiment qu’ils officiaient dans la terreur, exposés aux insultes et aux menaces proférées par de jeunes tyranneaux mal élevés, décérébrés, déséquilibrés voire radicalisés. On se gardait bien d’affirmer clairement que, quand ce n’est pas la foire d’empoigne dans les classes surchargées, il y règne à tout le moins un brouhaha continu rendant tout apprentissage impossible. On ne révélait pas plus, qu’à l’école, la loi est faite par les élèves et leurs parents, que l’islamisme avance stratégiquement ses pions. On commençait tout juste à savoir que l’administration, pusillanime, a pour l’habitude d’abandonner en rase campagne ses professeurs maltraités et ses élèves harcelés.
Droit de retrait exercé à Issou
Parce que la menace terroriste est à son comble et que dans tout le pays, désaxés et islamistes chourinent allègrement, l’assassinat de Dominique Bernard a ravivé le tragique souvenir de la décapitation de Samuel Paty. On est alors plus enclin à dénoncer la faillite du vivre-ensemble à l’école et on se met à rapporter des évènements qui seraient auparavant, pour la plupart d’entre eux, passés sous les radars. Ainsi, à la fin de semaine dernière, au collège Jacques-Cartier d’Issou, dans les Yvelines, un professeur de français a « choqué », selon le vocable consacré, certains de ses élèves de sixième. L’enseignante a eu l’outrecuidance de présenter, dans le cadre d’une étude de texte, la toile « Diane et Actéon » du peintre maniériste italien Giuseppe Cesari. On y voit une Diane appétissante accompagnée de ses nymphes rebondies ; elles sont… nues. Selon l’académie de Versailles, quelques effarouchés ont détourné le regard d’un tableau « heurtant leurs convictions religieuses ». La suite s’est déroulée comme on pouvait s’y attendre : illico, des rumeurs ont commencé à circuler, attribuant au professeur des « propos racistes et islamophobes ». Les enseignants, solidaires de leur collègue, une fois n’est pas coutume, et soutenus par le chef d’établissement, ont exercé leur droit de retrait. Les accusations des jeunes fanatiques ont été démenties, des excuses présentées au professeur ; une procédure disciplinaire ouverte. Mais, le mal est fait : on connaît les circonstances de l’attentat sur Samuel Paty.
Alertes au fou à Rennes, Villeurbanne et Saint-Omer
Mercredi, c’est à Rennes, au collège des Hautes-Ourmes qu’une élève de cinquième âgée de douze ans et en possession d’un couteau de « belle taille » a menacé son professeur d’anglais. Elle lui a déclaré : « Je suis folle aujourd’hui, j’ai envie de tuer quelqu’un aujourd’hui, les élèves qui ne m’aiment pas et la personne en face de moi. Cela s’est passé à Arras et j’ai envie de faire pareil. » L’adolescente n’en était pas à son coup d’essai et avait déjà fait parler d’elle dans son ancien collège. S’y étant présentée avec un couteau dans son sac, elle avait menacé et injurié un professeur. La collégienne est atteinte – on aurait pu s’en douter – « de troubles du comportement ». Aussi, elle a été déclarée « dangereuse pour elle-même » et hospitalisée. Dans le même temps, on a appris que jeudi après-midi, entrées et sorties avaient été filtrées au lycée Descartes de Rennes : un individu suspect et armé « d’un gros couteau » avait été repéré alors qu’il baguenaudait aux abords de l’établissement. À Villeurbanne, une collégienne vient d’agresser un camarade avec des ciseaux, le traitant de « sale chrétien ». À Saint-Omer, au collège de la Marinie, un adolescent a poursuivi deux élèves de sa classe en criant « Allah Akbar ».
Que propose-t-on de concret pour ramener la paix dans les établissements ? Au collège des Hautes-Ourmes, c’est une « cellule psychologique » qui a été mise en place. Elle « sera active durant plusieurs jours ». Le recteur de l’académie de Rennes, lui, s’est fendu d’un communiqué pour faire savoir qu’il « condamnait fermement cette agression ». Au collège Jacques-Cartier, à Issou, on a estimé judicieusement que le problème venait « d’un manque d’effectif ». Aussi, on a prévu d’y affecter un conseiller principal d’éducation supplémentaire, promis le recrutement d’un assistant d’éducation (AED) et la création de trois postes d’accompagnement pour « les élèves en situation de handicap » (AESH).
Qu’en est-il d’une autorité à réhabiliter d’urgence et des sanctions immédiates à appliquer pour tout manquement à celle-ci ? Quand se résoudra-t-on à admettre que l’école n’a pas vocation à se substituer à l’hôpital psychiatrique ? Quand abandonnera-ton le dogme de l’inclusion ? Une chose est sûre, ça n’est pas demain la veille qu’on accompagnera les petits talibans et autres lanceurs de couteaux au Louvre pour qu’ils y voient L’Origine du monde. En attendant le « choc d’autorité » salvateur qu’on appelle de nos vœux et que Gabriel Attal semble soutenir, on se contentera d’affranchir les parents des jeunes tartuffes : la représentation des corps et de la nudité n’a pas toujours posé problème dans l’islam et c’est à un diplomate turc, Khalil Bey, qu’on doit la fameuse Origine du monde, une commande faite à Courbet.