Liste subjective de cadeaux « culturels » à mettre sous le sapin.
L’intervalle entre le marchepied et le quai (La Nouvelle Librairie éditions) et Le portement de la croix (Jean-Dézert, éd.) [1] de Bruno Lafourcade – Double ration pour cet auteur cogneur de mots, il est prolixe, il est méchamment drôle et s’aventure dans tous les domaines de la littérature, sans peur et sans reproche, de la chronique vipérine à une réflexion sur le surnaturel.
La phrase : « Il n’y a qu’une vérité, c’est la vérité, la « scandaleuse vérité » dont parlait Bernanos ».
Foi de San-Antonio ! – Un « cabotage spirituel » de Bernard Cougoul aux Éditions Universitaires de Dijon – Médecin retraité et diacre permanent du diocèse de Périgueux et Sarlat, Bernard Cougoul s’interroge sur la place de la foi dans l’œuvre de Frédéric Dard.
La phrase : « En se frottant au langage peu orthodoxe de San-A le fidèle chrétien ne court qu’un seul risque : devoir réviser sa représentation de Dieu en Jésus-Christ et accepter le doute ».
Les Petits Hommes de la Pinède d’Octave Béliard (1876-1951) aux éditions de l’Arbre Vengeur (nouvelle collection Fantascope) – Préface de Fleur Hopkins-Loféron – Médecin nantais ayant participé à la fondation du Groupement des écrivains médecins en 1949, Octave Béliard en bon disciple de Jules Verne nous embarque dans une histoire fantastico-philosophique à l’occultisme terrifiant où un savant fou et des hommes minuscules bousculent nos certitudes.
La phrase : « J’ai le plus profond dédain pour les savants, dit-il. Ce sont des perroquets qui répètent tous la même chanson, presque avec les mêmes mots. C’est la faute de ce psittacisme si le progrès n’est que mécanique et si le mystère des Causes reste entier ».
Call-girl du Tout-Paris de Patricia Herszman – Confessions d’une « fille » de Madame Claude – Nouveau Monde éditions – avec la collaboration de Frédéric Ploquin – Cette blonde d’1,68 m, motarde au caractère entier a tout vu, tout connu, tout fréquenté de Saint-Tropez 1975 à la Place de l’Etoile, des jets privés à un passage éclair rue Saint-Denis, de la came au coup de fil de Madame Claude. On y croise Gianni Agnelli, Gérard Lebovici, sa meilleure amie Véronique Troy assassinée ou le Shah d’Iran.
La phrase : « Non, je crois pouvoir dire que Gianni m’aimait vraiment. On parlait tellement. De nous, de la vie, de la coke, de ses voyages, de sa famille, de tel ou tel grand dirigeant qu’il avait récemment rencontré ».
La traversée d’une vie de Françoise Rosay (1891-1974) – Préface de Jean Anouilh – Collection « vécu » Robert Laffont (1974) – Souvenirs recueillis par Colette Mars – Grande dame du théâtre aux colères homériques, aussi à l’aise dans la haute aristocratie que dans la comédie policière boulevardière, Françoise Rosay raconte sa carrière à la scène et à la ville.
La phrase : « Françoise Rosay était une dame ; elle avait certainement une conception aristocratique de la vie, qui est en train de passer de mode, et elle exigeait qu’on lui donne ce qui lui était dû. Ses agacements étaient célèbres et comme elle avait beaucoup d’esprit, la réplique aux médiocres et aux prétentieux fusait toujours, très drôle et quelque fois très dure, mais je ne l’ai jamais prise en flagrant délit de cette méchanceté qui est si facile, dans notre métier, aux grandes vedettes » (Jean Anouilh).
Fernand Léger (1881 -1955) – La vie à bras-le-corps – Gallimard/Musée Soulages – Sous la direction de Benoît Decron et Maurice Fréchuret – Ce beau livre accompagne l’exposition qui s’est tenue du 11 juin au 6 novembre 2022 au musée Soulages à Rodez.
La phrase : « Propulsé dans l’agitation parisienne des années 1900, Fernand Léger, ce « grand Normand roux » affichant fièrement ses origines paysannes, épouse avec enthousiasme le rythme trépidant de son environnement d’adoption ».
Théodore Poussin – Tome 14 – Aro Satoe – par Frank Le Gall – Éditions Dupuis – Sortie le 27 janvier 2023 – Prépublication dans la revue L’Immanquable numéro 142 de novembre 2022 et 143 de décembre 2022 – Aventurier aux bésicles aussi rondes que son crane est dégarni, Théodore Poussin est un antihéros à la Stevenson aussi capital dans l’Histoire de la BD que Corto Maltese ou Adèle Blanc-Sec.
La phrase : « Tu commences à comprendre ce que c’est que d’abandonner ses hommes ? »
Il y a longtemps que je t’aime – film de Jean-Charles Tacchella de 1979 avec Jean Carmet, Marie Dubois et Alain Doutey – Beau film mélancolique sur le délitement d’un couple et la fidélité abrasive dans une atmosphère pluvieuse, mais surtout à (re)voir pour Jean Carmet mangeant un morceau de pain à table et la voix de la divine Marie Dubois.
La phrase : « J’ai rien à dire, on se voit tout le temps ».
[1] Le Portement de la Croix, Bruno Lafourcade, éd. Jean Dézert, 2011, 17€ : https://jeandezert-editeur.fr/produit/le-portement-de-la-croix-roman
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