L’Élysée a profité de la pandémie mondiale qui s’est abattue sur la planète entière, touchant les cinq continents sans exception, quasi de manière universelle, pour dépêcher ses espions incognito au Kremlin, ni vus ni connus, au cœur de la fournaise. Les agents simples et a fortiori les agents doubles craignent généralement d’arpenter les steppes de Russie, non parce qu’il y fait froid l’hiver, puisqu’il y fait chaud l’été, mais parce qu’ils redoutent par-dessus tout d’être aspergés par le terrible novichok. C’est pourquoi nous savons si peu de choses sur ce territoire à peine civilisé, où d’obscures péninsules ont pour nom “Kamchatka”, et dont le chef porte le nom d’un plat traditionnel québécois. Mais le coronavirus est venu à point nommé, et a fourni une occasion inespérée de se promener en scaphandre sans attirer l’œil de Moscou, en toute tranquillité et à l’abri du poison mortel, qui n’est pas de la poudre de perlimpinpin. Depuis le 15 mars, nos professionnels du renseignement sont de retour, fin du port du masque oblige. Nous avons mené l’enquête et avons pu les rencontrer en toute discrétion, dans une célèbre brasserie parisienne où, comme chacun sait, les employés de la Dégéesseue ont leurs habitudes.
Mais vous êtes fou. Oh oui !
