Le 27 novembre, un eurodéputé hongrois, Jozsef Szajer, était pris dans une partouze homosexuelle à Bruxelles. Si le récit de l’incident ne manque pas de comique, quelles ont été les conséquences politiques?
Chaude soirée à Bruxelles. Le vendredi 27 novembre, à 21 h 30, rue des Pierres, dans le quartier gay du centre historique, des riverains passent un coup de fil au commissariat pour se plaindre de tapage nocturne chez les voisins. Les policiers bruxellois interviennent et tombent sur une vingtaine de personnes à l’étage d’un bar, essentiellement des hommes, souvent nus. Ils s’adonnent à une « lockdown partouze », avec alcool et stupéfiants, dans l’irrespect le plus total des conditions sanitaires au vu de leur activité !
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Une partie fine cinq étoiles avec deux diplomates et un eurodéputé hongrois du Fidesz
Parmi eux, le député européen hongrois membre du Fidesz de Viktor Orban, Jozsef Szajer, mais aussi deux diplomates… Une partie fine cinq étoiles ! Dans la panique, alors que les policiers procèdent à des contrôles d’identité – pas pratique quand les interpellés ne portent même pas de slip –, Jozsef Szajer prend la fuite par la fenêtre et le long de la gouttière, barbe au vent. Il se blesse avant d’être interpellé, les mains ensanglantées… Avec une pilule d’ecstasy dans son sac à dos ! Bien sûr, la drogue s’est retrouvée là par hasard, « je n’ai rien à voir avec cette pilule, je ne sais pas qui l’a placée ni comment », expliquera-t-il plus tard à la presse, et affirme alors aux forces de l’ordre qu’il a l’immunité diplomatique. Mais pas d’immunité politique. Il démissionne de ses fonctions au Parlement européen, le 30 novembre, invoquant des « raisons personnelles » pour justifier son acte. Avant de s’excuser auprès de la presse et de ses proches une fois l’affaire révélée : « Je regrette d’avoir violé les mesures sanitaires. C’était irresponsable de ma part. » Sale temps pour les partouzeurs. L’affaire éclabousse le Fidesz, tandis que la presse anti-Orban, tout heureuse d’apprendre qu’un poids lourd du parti, décrit comme « anti-gay », participe à des orgies homosexuelles, s’en donne à cœur joie. Elle aurait tort de s’en priver.
On conviendra que partouze homo, eurodéputé hongrois conservateur et réglementations sanitaires ne font pas bon ménage.