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Démocra… ture!

Le billet de Sophie de Menthon


Démocra… ture!
Sophie de Menthon Photo: D.R.

Les citoyens réclament toujours davantage d’autorité de la part de leurs hommes politiques, à mesure que la société française semble se déliter. Coup de gueule.


On a beau tourner les problèmes dans tous les sens, qu’il s’agisse de dette abyssale, d’agressions scolaires, de réformes annoncées d’autant plus convaincantes qu’elles ne sont jamais appliquées, de jeunes dépressifs, de chômeurs qui attendent la retraite alors qu’on n’arrive pas à recruter, de tenues soit débraillées soit voilées, d’un niveau d’inculture qui bat des records… il faut que cela s’arrête, la France décline !

Trop de démocratie tue-t-elle la démocratie ? La démocratie, ce n’est pas : « Moi d’abord, et j’ai le droit de penser ce que je veux », la démocratie ce n’est pas le tout-à-l’égout de la liberté !

Nous sommes (presque) tous d’accord et personne, à quelque niveau que ce soit ne semble savoir comment s’y prendre pour agir. La Police est insuffisante et mal aimée, les gendarmes au bout du rouleau, les militaires aux abris en attendant la guerre, la fraude contribue à nous ruiner (en plus de ce que l’État nous prélève généreusement pour nous le redistribuer ensuite)… Alors comment faire ? On ne peut plus se contenter de commenter médiatiquement avec émotion les faits divers, en les amplifiant si possible. La sanction n’est jamais au rendez-vous, elle est dilatoire. Le temps de la justice, de la répression, le temps de l’enquête, le temps de l’exécution d’un ordre, c’est toujours pour demain. L’autorité doit maintenant se montrer sur-le-champ en ne laissant rien passer, en renvoyant immédiatement l’étudiant de Sciences-Po antisémite ou le harceleur du lycée, et sans appel. « Où les mettre ? » se demande alors la classe politique avec obstination et sans proposer de solution. Depuis le temps que la violence sévit, on le sait ! Il est plus que temps de créer des établissements spécifiques de courte durée à forte discipline (le terme de « maison de redressement » a trop mauvaise presse). Sachant le manque d’autorité face aux jeunes, les parents en sont les premiers responsables. Ils demandent à l’Etat tout ce qu’ils n’osent faire, ni même dire eux-mêmes. À quatre ans, on confie l’éducation sexuelle des petits de maternelle qui tètent encore leur mère à des spécialistes ! Plus tard, ils partent en classe vêtus comme ils le souhaitent, troués, percés, ventre nu ou visage voilé (quand ce n’est pas l’un le soir et l’autre en journée). Les réseaux sociaux sont leur encyclopédie, avec des parents qui les laissent dormir le portable sous l’oreiller, doudou 2.0 (là l’État n’y peut rien, sauf en Chine !).

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Nos dirigeants ne savent-ils pas quoi faire ? Par incompétence, par électoralisme ou encore par cynisme ? De fait, grâce à quelques flashbacks, la comparaison est vite établie entre les personnels politiques et les Giscard, Pompidou, Chaban Delmas, Jobert, Delors, Malraux, Mauriac, Léotard, Seguin, Bérégovoy, Balladur… qui étaient quand même quelques coudées au-dessus de nos nominés, sans vouloir les offenser ; est-ce la médiocrité ambiante qui déteint sur eux ou le contraire ? Qui de l’œuf ou de la poule ?

Parallèlement, la demande d’autorité est croissante pendant que nous détruisons peu à peu notre ambition républicaine ; ce déclin ronge ce qui fait la fierté d’une démocratie. Pour tenter de lutter contre ces dérives générales, l’Etat tente de se renforcer ou croit qu’il le faut : en fait il ne sévit pas, il prend de l’embonpoint ; sévir c’est trop difficile, alors on fait des lois. Et puis, les Français eux-mêmes ? Il faut arrêter de tout attendre des autres. C’est chaque foyer qui doit remettre en place un code disciplinaire dans ses propres murs. Les parents qui doivent soutenir les professeurs… Ne pourrait-on pas prendre un peu exemple sur la forme d’autorité émanant de l’entreprise ? C’est le seul lieu où l’on se sente en sécurité. Et les chefs d’entreprise en savent plus sur leur entreprise que les ministres sur leur ministère ! Charité bien ordonnée commence par soi-même, alors contribuons à faire régner la discipline tout autour de nous, dans le métro, dans la rue, à l’école, en l’exigeant de nos enfants. Un peu de courage ! car si tout le monde abdique c’est la dictature qui nous guette…

La démocratie, c’est aussi et surtout la responsabilité individuelle que l’on n’évoque même plus. Ceux qui sortent gagnants du désordre général sont les partis politiques qu’on a cherchés à éliminer pendant des années, justement parce qu’ils étaient autoritaires. Devinez la suite… rendez-vous aux prochaines élections européennes.

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Chef d'entreprise, présidente du mouvement ETHIC.

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