Le ministre de l’Identité nationale, Eric Besson, comme une mauvaise femme de ménage qui cache la poussière sous le tapis, a supervisé ce matin mardi 22 septembre une héroïque opération de police. Près de Calais, le camp sauvage où des réfugiés afghans, pakistanais et irakiens vivaient dans une zone de sables et de bouleaux sous des toiles de tentes et des baraques en tôle, appelée plaisamment la « jungle », a été démantelé. Dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne, les CRS ont encerclé le camp, procédant d’après la préfecture à 278 interpellations dont 132 mineurs. On annonçait une population de plus de huit cents personnes dans la « jungle », mais celle-ci s’est égaillée dans la nature comme elle en a l’habitude depuis la fermeture du centre de la Croix-Rouge de Sangatte en 2002, qui se fit sans autre solution de remplacement. Mais qu’importe, le ministre Besson a virilement affirmé : « Il y aura d’autres démantèlements. » C’est bien, mais nous tenons à rappeler à Eric Besson que France Telecom, EDF-GDF, la SNCF et ces jours-ci La Poste ne sont pas, malgré les apparences, des camps de réfugiés mais des services publics.
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