Dans Vivre avec nos morts, la philosophe et rabbin s’interroge sur la pratique du judaïsme face à la mort.
Delphine Horvilleur a publié depuis 2013 plusieurs livres dans lesquels elle décrypte des questions très actuelles à partir de son métier de rabbin. Elle n’hésite pas à s’appuyer sur sa culture judaïque pour apporter, lorsque c’est possible, des réponses ou des débuts de réponses, avec une humilité que les religions monothéistes enseignent rarement à leurs adeptes. Elle recourt souvent à l’exégèse, c’est-à-dire qu’elle prend ses exemples dans les grands textes du judaïsme, qui l’ont formée, mais aussi dans la littérature laïque, conservant ainsi dans son propos un aspect vivant et immédiat qui séduit le lecteur. Dans ses Réflexions sur la question antisémite (Grasset, 2020), elle s’appuyait bien sûr sur des passages de la Bible, tout en interrogeant aussi certains textes de fiction de Sartre. Dans le livre qu’elle vient de publier, Vivre avec nos morts, elle vise à une même promptitude textuelle, qui éclaire d’une lumière pénétrante ce qu’on pourrait appeler sa pratique du judaïsme à propos de l’événement dérangeant de la mort.
Parcours atypique
Pour comprendre ce que recherche intimement Delphine Horvilleur, il faudrait revenir quelques instants sur son parcours atypique, qui mêle une propension certaine pour l’action à un besoin constant et essentiel de réflexion, en priorité celle que procure le judaïsme. Delphine Horvilleur est née dans les années 70 à Nancy, d’une famille pour partie originaire d’Europe centrale.
Que peut nous apporter une religion, dans une société sécularisée?
