En 2015, la présidente de France Télévisions promettait plus de « diversité » à l’antenne et moins de « mâles blancs de plus de 50 ans ». C’est fait. Mais Delphine Ernotte Cunci réfute toute orientation idéologique. Elle estime que le service public est équilibré. Et rappelle que la cancel culture n’y a pas sa place – la preuve par J’accuse et Illusions perdues, deux films diffusés récemment.
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Causeur. Venons-en à quelques déclarations qui vous ont fait, peut-être injustement, une réputation de wokisme. Vous avez commencé en fanfare en affirmant qu’il y avait trop de mâles blancs de plus de 50 ans à France Télévisions. Le regrettez-vous ?
Delphine Ernotte Cunci. Je venais d’être nommée, j’étais interviewée par Jean-Pierre Elkabbach, autant vous dire que j’étais dans mes petits souliers. Ce n’était pas préparé, c’est sorti, mais je ne le regrette pas. Au début de mon premier mandat en 2015, la mixité n’était pas respectée à la télévision publique. C’est pourtant une obligation qui nous est assignée. J’ai fixé des objectifs. On était à 25 % de femmes expertes sur nos plateaux. Nous sommes à 50 % aujourd’hui.
C’est humiliant qu’on choisisse des expertes parce que ce sont des femmes.
Vous êtes contre la loi Copé-Zimmerman qui a fixé des quotas dans les conseils d’administration ?
Oui, d’ailleurs je me fiche du nombre de femmes dans les conseils d’administration.
Pas moi ! Je suis pour les quotas, car cela permet de passer une étape et après, on n’en a plus besoin, car les choses se font naturellement.
Cette politique de promotion des femmes crée des injustices. S’il n’y a pas assez de femmes, il y a trop d’hommes. Donc des hommes sont écartés parce qu’ils sont des hommes.
Oui, à un moment de l’histoire, les quotas sont sans doute un peu injustes pour les hommes. Mais c’est indispensable pour que les choses changent. La mixité, ce n’est pas l’éradication des hommes dans les rôles à responsabilité :

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