On se souvient du cri par lequel Caton l’Ancien finissait tous ses discours : « Delenda est Carthago », il faut détruire Carthage. Au début du printemps 146 av. JC, Scipion Émilien décida de prendre au mot le vieil orateur mort trois ans auparavant et lança l’assaut final contre la cité carthaginoise. Les combats s’éternisant, et comme il ne disposait pas encore de la bombe atomique, le général romain fit incendier la ville. Plutôt que d’être esclave du vainqueur, l’épouse du chef carthaginois, un incapable du nom d’Hasdrubal qui quémandait merci, se jeta dans les flammes avec ses enfants.
Les Romains massacrèrent l’essentiel des habitants, et emmenèrent en esclavage ceux qui avaient survécu. Puis ils rasèrent la ville, répandirent du sel sur les ruines fumantes, et prononcèrent une damnatio memoriae, interdiction d’évoquer le nom même de la cité détruite, dont longtemps les archéologues cherchèrent la trace. L’historien Ben Kiernan y voit le premier exemple de génocide calculé.
Des intifadas qui se répètent
Après la guerre israélo-arabe de 1948-1949,
