Accueil Édition Abonné Défendre Israël, est-ce le devoir de l’ « homme blanc »?

Défendre Israël, est-ce le devoir de l’ « homme blanc »?

"Personne ne peut demeurer indifférent à ce terrible conflit engageant tant d'enjeux en France même"


Défendre Israël, est-ce le devoir de l’ « homme blanc »?
Un jeune militant du Rassemblement national distribue des tracts avant l'arrivée de Jordan Bardella à la Foire de Sens (89) le 27 avril 2024 © Vincent Loison/SIPA

Le quotidien Le Monde s’étonne des « nouveaux habits pro-israéliens » et du « soutien inconditionnel » à l’État hébreu de la droite dure en Europe


Pendant qu’en France, on s’acharne à qualifier d’extrême droite le Rassemblement national pour se simplifier la tâche, alors que ses plus grands spécialistes, par exemple Jean-Yves Camus et Pierre-André Taguieff, récusent cette facilité intellectuelle, la liste européenne de Jordan Bardella poursuit son avancée dans les enquêtes d’opinion. Peut-être à 34 % ? Comme si en réalité elle était dans cette situation où l’attaquer même rudement lui profitait et qu’elle cumulait ce double avantage de porter les espoirs de ceux qui aspirent à faire du 9 juin un test national anti-Macron et de ceux qui présentent une forte hostilité à l’égard de l’Union européenne actuelle.

RN se présente comme le meilleur défenseur de la communauté juive

Cela n’empêche pas de voir l’extrême droite, dans ses diverses configurations européennes, « malgré un fonds nationaliste commun, réinvestir aujourd’hui l’Europe et l’Union européenne pour des raisons stratégiques et, parfois, idéologique » (Le Monde dans une excellente double page, « L’Europe dans le viseur de l’extrême droite »). Ce mouvement est d’autant plus fort qu’il rejoint partout la détestation d’une Europe fédéraliste – visant minutieusement à supprimer tout ce qui pourrait encore relever de l’identité et de la sauvegarde des nations – ou un vif mécontentement contre des instances bruxelloises plus promptes à exclure qu’à intégrer des pays ne récitant pas bien leur leçon européenne.

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« L’étonnant soutien de l’extrême droite européenne à Israël » (Le Monde, toujours) est encore bien plus remarquable. Même sur le plan national, le RN et Reconquête! ne sont plus tournés en dérision quand ils affirment être, surtout le premier, les meilleurs défenseurs de la communauté juive. Sur le plan de la sécurité et de la Justice, le RN affiche la ligne la plus dure, tant pour la condamnation des écrits et propos antisémites qui se multiplient que pour la considérable augmentation des délits et des crimes dans notre pays. Avec pour conséquence des familles angoissées quittant les départements dangereux ou prenant le parti de rejoindre Israël. Nous pouvons le comprendre puisque la lutte menée, non seulement n’est pas efficace mais est ridiculisée depuis le 7 octobre avec ce terrible accroissement de l’antisémitisme, poison aux ressorts divers dont le principal est dorénavant l’islamo-gauchisme et la complaisance à l’égard du Hamas. D’aucuns à LFI refusent de le qualifier de terroriste alors qu’en revanche on ressasse le terme de génocide à Gaza, absurdité juridique aussi bien qu’humaine.

Israël, appréhendé comme une frontière civilisationnelle

On perçoit sans difficulté les raisons du soutien qu’apporte l’extrême droite européenne à Israël. D’abord, bien avant le massacre inouï du 7 octobre, il y a toujours eu de la part de certains partis une admiration pour cet État si efficacement armé pour sa sauvegarde, capable de résister à des voisins qui souhaitent sa disparition. Un État démocratique qui, contraint par la haine de ses adversaires, n’a jamais oublié d’être fort ni oublieux des offenses mortelles qu’on lui faisait subir. Depuis le 7 octobre, l’extrême droite européenne a vu dans Israël, ce pays meurtri mais si courageux, le bouclier de l’homme blanc, l’incarnation de sa résistance, le sursaut d’un Occident tellement vilipendé et accusé de tout. La volonté d’Israël de ne pas plier l’échine, quel que soit le jugement porté sur son principal dirigeant, apparaît comme un miracle et entraîne la reconnaissance de beaucoup. Personne ne peut demeurer indifférent à ce terrible conflit engageant tant d’enjeux en France même. C’est logiquement à cause de cela que l’extrême gauche est devenue, par compensation, antisémite. Puisque l’homme blanc emblématique d’une civilisation honnie, ne pouvait que susciter chez les mondialistes, les tenants d’une immigration libre et ouverte comme un nouveau prolétariat, les idolâtres des Palestiniens pourtant dominés par le Hamas islamiste, une réaction haineuse et d’exclusion à l’encontre des juifs israéliens, sans qu’il y ait parfois une distinction nette entre critique de la politique israélienne et antisémitisme abject.

La France devrait se passer de ces débats picrocholins sur le nom du RN, sa présence dans l’arc républicain, de cette tendance permanente du président de la République à faire contre mauvaise fortune électorale mauvais cœur, notamment à l’étranger. Ce n’est pas le RN qui est le problème. Mais la France, son destin et son influence en Europe.

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Magistrat honoraire, président de l'Institut de la parole, chroniqueur à CNews et à Sud Radio.

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