Encore plus asphyxiée par Covid-19 que les poumons des plus fragiles ? C’est notre économie bien sûr ! Poncif journalistique… En tout cas, le monde du travail est bouleversé. Et les penseurs de gauche, comme Dominique Meda – qui pendant des années ont échoué à nous vendre leur marchandise anti-marchande – sortent du bois.
Pas de télétravail pour les « premiers de corvée »
On croit que confinement rime forcément avec télétravail. Mais tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. L’IFOP classe les actifs en trois groupes distincts de taille équivalente. Un tiers de « premiers de corvée » continue de travailler sur son lieu de travail au risque de contracter le virus. Ce sont logiquement les personnels des hôpitaux, les livreurs et caissières de supermarchés. Bref, tous les employés dont le travail ne peut s’effectuer à la maison. Un deuxième tiers agglomère ceux qui ont pris des congés, sont malades ou au chômage partiel, en pleine explosion (plus de 11 millions de salariés). Enfin, un petit dernier regroupe les actifs travaillant depuis leur lieu de confinement. Les premiers de cordée macronistes ont toutes les chances d’y être surreprésentés.
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Les docteurs (en sociologie) ont le vaccin !
Après ce Big Bang, le monde du travail est si bouleversé que des penseurs de gauche radicale en profitent pour vendre leur marchandise antimarchande. La professeure de sociologie à Dauphine et chroniqueuse au Monde (à moins que ce soit l’inverse…), Dominique Méda, confie ainsi ses réflexions à qui veut bien l’écouter. Premier scoop : la crise sanitaire a mis à l’honneur des professions mal payées et pourtant essentielles dans le public – infirmières, anesthésistes, réanimatrices. Au point que l’échelle de reconnaissance des métiers s’inverse : payons davantage les pauvres ! Enfin, pas tous, car certains semblent plus égaux que d’autres… Fi des livreurs et des éboueurs, Méda oint surtout le personnel soignant féminin pour mieux en déduire que les femmes sont en première ligne. À l’image de toute une gauche savante qui se réjouit de la catastrophe, la penseuse s’en prend au « fétichisme du PIB », à la « division internationale du travail », ainsi qu’à notre vil « intérêt exclusif pour la croissance » comme autant de causes du châtiment divin. La décroissance, qu’annonce et préfigure le confinement, sauvera le monde.
Cela faisait des années que la prophétesse Méda vaticinait dans l’indifférence générale. Vive la crise !