La décadence a aussi du bon… Et après la pluie, le beau temps!
Le virus du corona n’est pas responsable de notre grand enfermement, ce sont nos élus qui ont décidé de nous assigner à résidence. Il n’est pas responsable non plus de la ruine économique, ce sont nos hommes et femmes politiques qui ont choisi de nous mettre en faillite. Il n’est pas responsable de la saturation des hôpitaux, nos leaders ont refusé d’organiser la montée en puissance du système de soin. L’histoire retiendra que notre civilisation est en mesure de construire des stades de foot climatisés en plein désert (Coupe du Monde 2022) mais pas de planifier la reconversion d’un hangar en un hôpital de campagne.
Soyons sincères avec nous-mêmes, le virus n’est qu’un prétexte pour prolonger la décadence de notre civilisation. Après la phase festive et ludique, nous sommes entrés dans la phase triste et punitive de notre déchéance. Nous sommes passés de l’orgie à l’incendie (de Rome). La jouissance sans entraves s’est métamorphosée en punition collective. Hier, il était interdit d’interdire. Aujourd’hui, il est interdit de respirer librement. Hier, on refusait d’emprisonner les fichés S. Aujourd’hui, on met en garde à vue les restaurateurs qui veulent travailler. Le spectacle est le même, c’est la chute de l’Occident. Après l’Acte I, flamboyant, nous sommes en plein Acte II, terne et déprimant, un chef d’œuvre de désespoir. Le virus a, tel un coup de sifflet providentiel, invité le chef d’orchestre étourdi à changer de partition. Depuis, les notes stridentes de la tragédie ont couvert les mélodies légères de la comédie.
En mars 2020, Emmanuel Macron a déclaré que nous sommes en guerre. Sur le coup, je n’avais pas compris son propos. Un an plus tard, j’ai enfin compris : la France est en guerre contre elle-même
Il s’agit bien d’un jeu. Tout ceci est n’est qu’une mise en scène, une histoire que nous nous racontons à nous-mêmes. Car le corona n’a rien d’un fléau divin, la peste et la variole l’ont été jadis. Il n’est pas un tremblement de terre de force 7 ou 8 qui aurait soulevé la croute terrestre en Californie, ni un tsunami qui aurait balayé les rivages européens. C’est nous qui écrivons le scénario et chantons en chœur que la fin du monde est arrivée. Notre malheur est interne.
Nous sommes malades
Les symptômes étaient évidents bien avant le déclenchement de l’épidémie. Ils sautaient aux yeux.
Il y a longtemps que le monde universitaire a renoncé à la pensée libre et au débat contradictoire. Nos campus, de Paris à Boston, sont des écoles de la conformité et de la peur. Oui, la peur de déplaire et d’être exclu parce que l’on « pense mal ». Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que nos élites intellectuelles aient perdu la tête au moment du déclenchement de l’épidémie. Elles ont réagi en criminalisant les opinions minoritaires et en bannissant tous ceux qui osent remettre en cause le consensus.
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Le monde médical est depuis des années sous l’emprise des laboratoires. Il est gangréné par la corruption. Le corona n’a fait que révéler l’ampleur de la pourriture. Il n’est plus possible de la dissimuler. D’où la perte absolue de confiance en la parole publique. Nous voyons défiler les médecins sur les plateaux et la première question qui vient à l’esprit n’est pas « quelle solution vont-ils proposer ? » mais « pour qui roulent-ils ? ».
Nous n’avons pas eu besoin du corona pour vivre dans un monde sans journalistes. Nous les avons remplacés, il y a longtemps, par des moralistes. Les rédactions font le travail qui était auparavant du ressort des églises : contrôler ce que nous pensons, nous ramener au droit chemin et nous dissuader de lire les livres interdits. Face au corona, elles ont eu un fonctionnement normal en propageant une véritable messe noire.
Est-ce que vous pensez qu’un Jean Lacouture se serait rabaissé à faire campagne contre des scientifiques dissidents ?
Le personnel politique n’a pas attendu le corona pour renoncer au discernement. A force de produire des éléments de langage, nos chefs ne sont plus capables d’observer le réel. Ils sont terrorisés à l’idée de penser par eux-mêmes et délèguent la prise de décision aux experts et aux instances supranationales. Quand on leur dit, chiffres à l’appui, que l’immigration de masse provoque la criminalité et l’islamisme, ils courent se réfugier sous la robe d’un juge européen pour obtenir une « fatwa » qui invalide le réel et les dégage de toute obligation d’agir.
Si De Gaulle et Churchill avaient écouté les « experts » et les « juges » en juin 1940, l’Europe serait devenue nazie, et pour très longtemps.
Tous coupables
Nous aussi, nous sommes coupables. Nous avons profité des délices de la décadence lorsqu’elle était encore synonyme de relâchement et de vie facile, c’est-à-dire avant mars 2020.
Nous avons regardé des films porno, comme tout le monde, profitant de la « révolution » de l’internet. Ce faisant, nous avons fermé les yeux sur l’oppression et la culture du viol, trop contents d’avoir une fenêtre sur la sexualité la plus pervertie.
Nous avons installé les logiciels de drague et participé à la « chasse » au partenaire, sans nous soucier de consommer autrui comme on consomme un bien périssable.
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Oui la décadence a du bon. Elle avait du bon. Que celui qui n’en a pas profité jette la première pierre.
Nous avons accepté qu’un joueur de foot développe une parole politique et s’assoie à la table d’un chef d’Etat. Qu’un humoriste soit le conseiller d’un président. Après, il ne faut pas s’indigner lorsque des décisions délirantes sont prises au sommet de l’Etat.
Nous avons admis des rappeurs et des repris de justice dans les plateaux de télévision où ils ont craché leur venin sur la France. Après, il ne faut pas s’étonner que notre personnel politique nous traite comme des ennemis intérieurs qu’il faut assigner à résidence.
Nous avons prêté oreille à toutes les vanités en intronisant « influenceurs » des êtres ultra-fragiles, ultra-futiles et surtout très inutiles. Nous payons le prix aujourd’hui en voyant notre jeunesse se réfugier dans une bulle au lieu d’aller à l’encontre du monde. Elle a peur de la mort alors que la génération de Romain Gary et de Saint-Exupéry avait peur de vivre comme un esclave.
Nous n’avons pas protesté lorsque l’école plantait la haine de soi et la haine de la France dans l’esprit des enfants. Ces gamins ont grandi, ils sont les jeunes confinés d’aujourd’hui qui applaudissent toute mesure qui les prive de liberté (haine de soi) et achève de mettre leur pays à genoux (haine de la France).
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Nous avons laissé dire que les mathématiques et la culture générale étaient élitistes. Résultat : on ne sait plus interpréter un graphique ni mettre les chiffres en perspective. Si nous savions seulement calculer un pourcentage, nous aurions compris que les morts dus au covid sont, pour le moment, de l’ordre de 10% des décès enregistrés en 2020.
Nous n’avons pas levé le petit doigt lorsque l’industrie française a été démantelée, préférant baisser les yeux et pianoter sur notre smartphone Made in China. Aujourd’hui, nous découvrons les yeux écarquillés que la France ne sait pas produire de masque.
Il faudra tout reconstruire
Pour toutes ces raisons, je ne pleure pas notre destin collectif. Nous l’avons bien cherché.
Et il n’y aurait d’ailleurs aucun intérêt à se mortifier. La France n’a pas besoin de martyres, elle n’a pas besoin de pénitents, elle réclame des héros.
Alors, soyons les héros de la reconstruction. Car après la guerre, vient toujours la reconstruction. En mars 2020, Emmanuel Macron a déclaré que nous sommes en guerre. Sur le coup, je n’avais pas compris son propos. Un an plus tard, j’ai enfin compris : la France est en guerre contre elle-même. Eh bien quand elle sera épuisée, quand elle se lassera de se mutiler, nous serons présents pour la recoudre.
Il faudra tout refaire. Rétablir la liberté d’expression à l’université. Reconstruire un journalisme digne de ce nom. Mettre sur pied une éthique nouvelle pour la médecine. Et surtout accoucher d’une nouvelle manière de faire la politique, ce qui signifie créer un cadre propice. L’avenir est radieux. Il faut simplement tenir bon durant cet épisode pénible. L’Acte II se terminera un jour ou l’autre. Il convient d’élaborer d’ores et déjà la suite.
En attendant, pensons à Rome et à son Colisée, Rome et ses édifices du Risorgimento. Tel est le destin que je nous souhaite, mêlant les vestiges d’une décadence qu’il est impossible de nier (les ruines du Colisée) et l’expression la plus vigoureuse du raffinement et de la force (le Palais Impérial de Victor-Emmanuel II).
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