La semaine dernière, je n’avais jamais entendu parler de Bruno Roger-Petit. Il faut dire que je connais peu le petit monde médiatique parisien et que je visite rarement le Post où on peut le lire. Comme il y a plus de diversité dans la penderie d’une Parisienne que dans toute la collection printemps-été du salafisme mondial, il y a davantage de pluralité sur Causeur que sur Rue 89, Backchich, Mediapart et le Post réunis. C’est pourquoi je ne m’y attarde jamais. J’y retrouve toujours la même rengaine qui conteste et qui proteste, les mêmes révélations qui ne dérangent plus que notre envie de surprises, la même pensée unique qui a trouvé le nom du coupable : Sarkozy.
Si vous voulez de la gauche surprenante et drôle et nuancée et talentueuse, ne surfez plus, vous êtes à la bonne adresse et je ne parle pas de moi, je crois bien que je ne suis plus de gauche.
Chez Bruno Roger-Petit, la tendance à l’anti-sarkozysme est lourde, l’opposition a viré à l’obsession et la fin de ses histoires est toujours la même : c’est la faute à vous savez qui. Vous ne savez pas ? Allez le lire, si j’ai exagéré, je vous paye un abonnement.
Comment situer ce journaliste ? C’est une espèce de sous-Guy Birenbaum, ce qui est loin d’être un compliment et si ça ne vous aide pas, je ne vous blâmerai pas, moi même il y a deux semaines …
Mais je ne vais pas vous parler de lui et passer mon temps à cogner sur tous les gens que je n’aime pas, ça ne suffit pas à faire un article et vous finiriez par vous lasser.
Quand Bruno est en carence de Sarkozy et que son esprit de résistance le démange, il s’en prend à notre chef qui est en train de devenir chez lui une deuxième obsession. Voilà pourquoi je sais qu’il existe et qu’il écrit, mais sur ce dernier point je ne me prononcerai pas, je ne veux pas influencer votre critique. Sur le premier point non plus d’ailleurs.
Ils nous voient collabos et sont les résistants
On pourrait dire que la bave du Bruno n’atteint pas la blanche colombe mais d’abord, notre chef n’est pas une colombe (ni une oie blanche, heureusement) et puis les roquets, s’ils ne mordent pas, aboient et parfois ça énerve. C’est aussi pourquoi j’écris ce billet car à Causeur, comme à l’Elysée, il nous faut un pittbull et je postule pour le poste.
Pour cet écrivant, (voyez, je reste neutre) nous sommes à Causeur des idiots utiles du sarkozysme et notre maitresse de maison une icône des sites d’extrême droite. On peut à ce propos retrouver sur le net une vidéo de l’autre (Birenbaum) qui reprochait longuement à Zemmour d’avoir adressé la parole aux auditeurs de Radio Courtoisie.
Et alors ? Et alors rien, c’est tout. Mais pour ces communicants, ces professionnels à défaut d’être amateurs du débat d’idées, cela suffit à vous envoyer en enfer.
Comme ils se rêvent dérangeants, ils nous voient valets du pouvoir. Comme ils nous voient collabos, ils sont les résistants et comme il faut que ça se sache, ils dénoncent.
Mais revenons à notre mutin qui se trompe lourdement, (ce qui ne serait pas grave s’il ne tentait de tromper tout le monde tout aussi lourdement) quand il emploie l’expression « d’idiot utile ».
L’idiot utile est celui qui croit combattre une idée, un système, un adversaire et qui à son insu, le sert. Par exemple, tous les trotskystes sans frontières, du droit à ceci et à cela qui au nom de la tolérance et de l’humanisme empêchent un vrai contrôle de l’immigration et pèsent lourdement et bêtement et pas du côté qu’ils pensent dans le bras de fer qui oppose capitalisme mondial et peuples des travailleurs.
Mais tout ça a été expliqué cent fois, ce qui n’empêche pas Bruno Roger-Petit d’être strauss-kahnien.
Nous, causeurs, ne combattons ni ne soutenons Sarkozy. La vérité et l’intérêt général ou supérieur de la nation nous préoccupent d’avantage que le style du président qui concentre l’essentiel de leurs attaques alors il nous arrive d’être idiots ou d’être utiles mais rarement les deux en même temps.
Les deux idiots, il faut les chercher ailleurs. Quand à savoir à quoi ils sont utiles, je vous laisse juges. Vous trouverez des liens vers quelques vidéos édifiantes. Ne loupez pas la chronique de Didier Porte qui explique et épingle notre tartuffe et prenez la peine de lire l’analyse que Bruno nous livre de l’intervention sur RTL d’Elisabeth Lévy sur la déclaration de Martin Hirsch. Je n’en dis pas plus. On en reparle dans les commentaires ?
Causeur ne vit que par ses lecteurs, c’est la seule garantie de son indépendance.
Pour nous soutenir, achetez Causeur en kiosque ou abonnez-vous !