De la gastronomie identitaire au Monopoly des inégalités… ou comment passer du coq (français) à l’âne (idéologue)
Si nous nous en tenons aux critères de plus en plus « inclusifs » de l’extrême-gauche insoumise et écologiste, l’extrême-droite s’élargit jour après jour et sera bientôt archi-majoritaire dans ce pays. Michel Barnier avait failli être marqué au fer rouge de l’infamie après avoir évoqué la nécessité d’un moratoire sur l’immigration. Malgré lui, Fabien Roussel vient d’entraîner toute une partie de la population vers le côté obscur d’un pétainisme culinaire. Insouciant, le secrétaire général du PCF a en effet twitté « qu’un bon vin, une bonne viande, un bon fromage : c’est la gastronomie française. » (cf. l’article d’Alexis Brunet dans ces colonnes).
Les wokes français aimeraient qu’on n’oublie pas le couscous
Fabien Roussel n’avait pas encore très bien saisi ce que voulait dire le mot « woke ». Il apprend à ses dépens que les wokistes d’extrême-gauche existent : certains l’accusent de faire la promotion d’une alimentation incompatible avec le réchauffement climatique ; d’autres d’avoir une vision identitaire de la gastronomie française et d’être un suprémaciste blanc ; d’autres encore lui demandent de cesser de promouvoir l’alcoolisme. Quelques internautes ont vu dans l’allusion au vin et à la viande (que certains ont immédiatement traduit “viande de porc”) un propos islamophobe. La décolonialiste Françoise Vergès twitte : « Le “C” du parti de Roussel signifie compromission. Aux membres de se désolidariser. » Je connais un autre mot qui commence par “C” et dont les membres, bientôt solidairement mis sur orbite, ne sont pas prêts de s’arrêter de tourner.
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Sandrine Rousseau, par exemple, toujours parfaite quand il s’agit de lâcher les plus belles bourdes, a déclaré sur LCI que Fabien Roussel excluait une partie de la gastronomie et qu’on peut « être français et adorer le couscous ». Comme tous les accusateurs publics de tous les tribunaux révolutionnaires, Mme Rousseau projette ses obsessions sur une phrase qui ne dit absolument pas ce qu’elle croit (ou aimerait) entendre. Elle sous-entend par conséquent que Fabien Roussel a intentionnellement et racistement omis de décliner tous les plats dans lesquels il y de la viande afin de stigmatiser le couscous, le tajine, la pizza, les tagliatelles à la carbonara et autres spécialités culinaires faisant le bonheur de tous les Français qui restent toutefois attachés à la blanquette de veau, au cassoulet et au coq au vin.
Je passe du coq à l’âne : un nouveau jeu vient de faire son apparition. Ce jeu, le Monopoly des Inégalités, a été créé par L’Observatoire des inégalités. Elisabeth Moreno, notre orwellienne ministre à l’Égalité entre les femmes et les hommes, à la Diversité et à l’Égalité des chances, le trouve « fantastique ». Règles : les joueurs tirent une carte qui va déterminer leur personnage rangé dans une catégorie, A, B ou C. Et c’est là que ça devient intéressant : la catégorie A étant « très favorisée », le personnage de cette catégorie est un homme blanc de 55 ans se prénommant Aurel ; il a un salaire de 300 euros et un patrimoine de 2000 euros ; en début de partie il possède deux maisons et a deux dés pour jouer. À l’extrême opposé, en catégorie C, le personnage « défavorisé » s’appelle Mohamed, a un salaire de 100 euros et un patrimoine de 600 euros ; la vie étant décidément trop injuste, il n’a qu’un dé pour avancer. En catégorie B, Meriem est un peu mieux lotie que Mohamed mais porte un très seyant et très couvrant voile bleu sur la carte la représentant. Les concepteurs de ce jeu grotesque mais idéologiquement impeccable précisent : « On a fait une quarantaine d’ateliers et Mohamed n’a jamais gagné la partie. » Comme dans le Monopoly de notre enfance il y a des cartes « événements », mais ici elles servent surtout aux joueurs à « expérimenter l’homophobie, le racisme, les inégalités de revenus. » Exemples : « Vous refusez d’embaucher une femme transgenre. Elle porte plainte pour discrimination. Allez directement en prison et payez cent euros à la banque. » Ou : « Si vous êtes noir ou maghrébin, vous ne pouvez plus acheter de maison jusqu’à ce que vous repassiez par la case Départ. Si vous êtes blanc, rien ne se passe. » Une carte “grève générale” permet une “avancée sociale” et une augmentation de revenus pour Mohamed. La case “redistribution” punit, elle, le joueur « très favorisé » de catégorie A qui tombe dessus en le forçant à donner 100 euros à Mohamed, « pour montrer l’importance des impôts dans la réduction des inégalités ».
Mme Moreno est sous le charme de ce jeu débile : « Je pense que l’initiative du Monopoly des Inégalités est juste fantastique pour la simple raison qu’on peut aborder des sujets extrêmement graves et importants de manière ludique et de manière à donner envie aux jeunes de s’intéresser à la question. C’est super, franchement bravo. » La propagande battant son plein dans une Éducation nationale bien décidée à continuer de fabriquer des crétins, ce jeu est destiné aux professeurs qui éprouveront l’envie de « débattre avec leurs élèves des inégalités ». Constance Monnier, “cheffe” de projet à L’Observatoire des inégalités, confirme l’engouement de certains professeurs : « Nous avons eu énormément de demandes d’acquisition du jeu de la part d’enseignants […] qui cherchaient des outils ludiques pour aborder la question des inégalités ou des discriminations. »
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Quel est le rapport entre ce jeu imbécile et les critiques stupides essuyées par Fabien Roussel ? À priori, aucun. Disons simplement que ces deux actualités confirment le constat suivant : nous vivons dans la plus méprisable en même temps que la plus risible des époques de notre histoire. Le coq français, la crête défraichie, se fait déplumer par des ânes idéologues qui alimentent la bêtise dogmatique d’une partie de la classe politique. L’abrutissement semble général. On hésite souvent entre pleurer de rire et pleurer tout court. Et même Fabien Roussel est obligé finalement de le reconnaitre : « C’est hallucinant ! »
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