Accueil Culture David Lynch, un précurseur inclassable

David Lynch, un précurseur inclassable

Disparition du réalisateur David Lynch, auteur des étranges « Elephant Man », « Twin Peaks » et « Mulholland Drive »


David Lynch, un précurseur inclassable
David Lynch photographié à Oslo en 2010 © BERIT ROALD/NTB SCANPIX/SIPA

Plasticien, réalisateur, scénariste, acteur, photographe, musicien, designer… et adepte de la méditation transcendantale, l’Américain David Lynch vient de nous quitter à l’âge de 78 ans. Il nous laisse une œuvre d’une incroyable richesse et profondeur, ce qui ne manquera pas d’accentuer encore un peu plus le caractère sidéralement vide du reste de la création contemporaine actuelle… 


 « C’est avec un profond regret que nous, sa famille, vous annonçons le décès de l’homme et de l’artiste David Lynch. Nous aimerions avoir un peu d’intimité en ce moment. Il y a un grand trou dans le monde maintenant qu’il n’est plus parmi nous. Mais, comme il se plaisait à le dire, « Gardez un œil sur le beignet et non sur le trou » ». Ce sont par ces mots laconiques que nous apprenions le décès, ce jeudi soir, de cet immense artiste farouchement indépendant et visionnaire, frappé d’emphysème, une maladie entraînant la destruction des alvéoles pulmonaires.

Réalisateur de dix films marquants et inclassables entre 1977 (Eraserhead) et 2006 (Inland Empire), lauréat de la Palme d’or cannoise en 1990 (Sailor et Lula), César du meilleur film étranger en 1982 (Elephant Man) et 2000 (Mulholland Drive), Lion d’or vénitien pour l’ensemble de sa carrière (2006) et Oscar d’honneur, consécration suprême, en 2019, le petit gars timide et réservé du Montana a connu l’un des plus beaux destins du cinéma moderne.  

Déracinement et peinture

Combien d’artistes peuvent-ils se targuer de générer de leur vivant un adjectif caractérisant un style, une ambiance, une atmosphère, reconnaissables entre mille ? « Lynchien » (ou « lynchéen ») permet en effet de caractériser une œuvre culturelle parvenant à transcender la banalité du quotidien, l’« inquiétante étrangeté » chère au Docteur Freud, en faisant délicieusement craquer le vernis social et familier de nos sociétés occidentales tout en nous projetant dans un univers aux frontières de l’étrange, concomitamment onirique, surréaliste, mystérieux ou cauchemardesque…

Après une jeunesse marquée par le déracinement permanant aux quatre coins de son pays en raison d’un papa biologiste au Ministère de l’Agriculture, le rêveur David se passionne tout d’abord pour le dessin et les beaux-arts, ce qui le conduit à entreprendre des études dans ce domaine avec comme ambition de rencontrer son idole, le peintre


Article réservé aux abonnés
Pour lire la suite de cet article et accéder à l'intégralité de nos contenus
Formule numérique dès 3,80€
Déjà abonné(e)  ? Identifiez-vous




Article précédent Gave parle cash
Article suivant Quand la langue de Dieu tua l’école algérienne

RÉAGISSEZ À CET ARTICLE

Pour laisser un commentaire sur un article, nous vous invitons à créer un compte Disqus ci-dessous (bouton S'identifier) ou à vous connecter avec votre compte existant.
Une tenue correcte est exigée. Soyez courtois et évitez le hors sujet.
Notre charte de modération