Croydon, dans le Sud de Londres, fut un des endroits où les récentes révoltes de la jeunesse connurent leurs formes les plus violentes et où plusieurs morts sont restés sur le carreau.
David Cameron, décidément excellent analyste de sa société, a annoncé que les seuls pillards étaient donc cette jeunesse abandonnée par des familles désocialisées par le chômage de masse et un système d’éducation publique très bien classé par Pisa mais néanmoins en plein naufrage. Et, en aucun cas, les traders qui paradent dans les rues de la City en se goinfrant annuellement de bonus, quelle que soit la conjoncture.
Mais David Cameron a raison : ce ne sont bien que des racailles sans la moindre conscience de classe, cette jeunesse. La meilleure preuve, est qu’un seul magasin de la principale rue commerçante de Croydon n’a pas jugé bon, les jours d’émeutes, de baisser ses rideaux et, de fait, n’a pas été pillé. Ce n’était pas, comme aurait pu le croire l’islamophobe de base, le magasin de burqas ou la boucherie hallal. Non, non, c’était tout simplement…la librairie ! Les émeutiers sont donc bien des brutes incultes, ivres de frustration consumériste qu’il faut châtier sans pitié.
Et tout ira pour le mieux, à nouveau, dans le meilleur des mondes. Jusqu’à la prochaine fois.
Causeur ne vit que par ses lecteurs, c’est la seule garantie de son indépendance.
Pour nous soutenir, achetez Causeur en kiosque ou abonnez-vous !