Notre chroniqueuse salue l’arrivée de Rachida Dati, son amie, au ministère de la Culture, avec laquelle elle venait de découper la galette des rois de son organisation patronale, sans que les deux connaissent encore la nouvelle destination de l’ancienne garde des Sceaux et porte-parole de Sarkozy…
L’univers de la culture est un monde qui a totalement changé, et, en ce sens, nommer Rachida Dati ministre de la Culture en est une forme de prise de conscience. La culture aujourd’hui ne se résume pas à l’Académie française même si Jean-Marie Rouart se réjouit de l’apparition de cette nouvelle ministre lumineuse à la forte personnalité, multi-facettes, énergique, n’ayant peur de rien ni de personne, ni des auteurs classiques ni des rappeurs ! Faire bouger la culture c’est essentiel. C’est le signe qu’elle se développe quelles que soient ses formes.
Et la culture d’entreprise ? Elle n’est jamais évoquée et c’est pourtant un des socles contributifs à la fois d’une éducation, d’un apprentissage, d’une curiosité et de la reconnaissance de la valeur des hommes et du travail. Rachida Dati a été une des premières à soutenir la « Fête des Entreprises », un fervent soutien. À cette occasion, à la Mairie du 7ème se rencontraient les grands auteurs du moment dans un salon du livre… précédé traditionnellement d’un cours de yoga pour les salariés du quartier !
Alors il y a déjà les ronchons, les tradis, les aigris qui radotent sur le quiz qu’ils pourraient lui faire passer comme ils l’avaient déjà fait pour Fleur Pellerin, une de ses prédécesseurs. On aime bien, en France, faire passer des examens (sauf aux élèves !) et à l’époque on avait espionné en ricanant les titres des livres qui figuraient dans les étagères de son bureau, et même la musique qu’elle écoutait. On parie que les pièges vont fleurir pour dire qu’elle est inculte comme on en avait fait courir le bruit pour Nicolas Sarkozy…
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Mais surtout, Paris devrait y gagner car la ministre de la Culture a son mot à dire sur nos monuments et ce qui contribue à l’embellissement de la capitale, ouf ! et puis si elle n’a pas son mot à dire, personne ne pourra l’empêcher de le dire ! Le président de la République a annoncé qu’il voulait des révolutionnaires, c’est une très bonne chose car nous en avons une qui a été nommée. Il faut que les révolutionnaires changent de camp et fassent la bonne révolution, pas celle des grèves permanentes, des intermittents du spectacle la revendication bave aux lèvres à la moindre occasion, pas celle des personnels qui nous font assister à l’opéra sans décors, des fonctionnaires de l’art… Rachida Dati est probablement une chance pour dépoussiérer beaucoup de choses même si elle n’a pas fait son discours de passation de pouvoir en alexandrins comme celle à laquelle elle succède.
Mais est-ce une chance pour elle ? Soyons conscients que c’est un terrible défi, qu’elle va essuyer les protestations, les manifestations, la résistance au changement, la fonctionnarisation de la culture, qu’on va attendre qu’elle fasse ses preuves à chaque instant… On veut Mauriac ? mais que diraient les jeunes d’une Mauriac aujourd’hui pour les entrainer et les comprendre ? Rachida Dati a accepté le portefeuille avec la plus grande prise de risque et que des coups à prendre…un défi beaucoup plus profond qu’on ne l’imagine. Chapeau déjà pour cela !
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