Alexandre Astruc rêvait dans les années cinquante d’une caméra-stylo. J’avais alors une quinzaine d’années et je tournais des courts-métrages en 16 millimètres avec une vieille caméra pourrie que m’avait léguée mon oncle. Je disposais même d’une table de montage. Et je me disais qu’être un jour metteur en scène, si possible à Hollywood, ne serait pas si mal. L’idée de filmer tout ce qui bouge comme Jonas Mekas dans les rues de New-York, et même de livrer des instants forts de ma vie, me tenaillait.
Finalement, après avoir passé des années à faire de la critique de cinéma à Lausanne, je suis parti pour Paris où une autre vie, une vie d’écrivain et d’éditeur, m’attendait. Et voici qu’aujourd’hui une caméra-stylo est à ma disposition. Mon ami Michel Polac qui lui aussi a tout tenté, m’en avait vanté les mérites. J’avais aimé la manière simple et sincère dont jour après jour il avait filmé l’agonie de sa mère. Mais les mères ne meurent qu’une fois et j’ai donc décidé de tenir mes carnets personnels sur vidéo, de réaliser des haïkus visuels et, surtout, de ne pas laisser passer un jour sans avoir capté la mort au travail. C’est parfois d’un goût douteux et d’une insigne maladresse, mais je m’y retrouve. L’exercice est périlleux, mais il a au moins le mérite d’être bref. Un mot encore : si les mélodies qui accompagnent les images sont souvent des Schlager, ce n’est pas uniquement pour une question de droits. Ma mère était viennoise et il m’en est sans doute resté quelque chose. Et puis, comme dit Louis Skorecki, les violons ont toujours raison…
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