Beyrouth sentimental, le dernier livre de l’écrivain voyageur est la chronique d’un pays où la beauté se mêle sans cesse à la violence
Daniel Rondeau s’inscrit dans la lignée des écrivains-voyageurs, de ceux qui arpentent le monde pour vérifier l’évolution de la situation générale. Je pense en particulier à Paul Morand, homme autant de terrain que de salon. Le style de Rondeau est une sorte de Morand au ralenti. Ni fulgurance, ni métaphore originale, mais un long développement sinueux parmi les ruines d’une ville, Beyrouth, où « la mort est l’un des personnages ». Beyrouth sentimental est, en effet, un témoignage littéraire rythmé tantôt par le bruit sec des kalachnikovs (1000 dollars pièce), tantôt par la musique mélancolique des ouds, dans la nuit iodée, ponctué par de pittoresques portraits. Daniel Rondeau a déjà écrit des ouvrages consacrés aux illustres villes méditerranéennes comme Tanger, Carthage, Alexandrie, ou encore Istanbul, mais avec Beyrouth, l’académicien semble touché par la grâce chère aux chrétiens persécutés
