« Le critique de cinéma, c’est l’inspecteur des travaux finis », disait François Truffaut. À l’heure où les salles de cinéma sont fermées, Jean Chauvet a trouvé quelques pépites en DVD à regarder chez soi.
Le regain de mémoire
Le Procès, de Georg Wilhelm Pabst.
À retrouver dans le coffret Le Mystère d’une âme, édité par Tamasa
De G. W. Pabst, immense cinéaste autrichien, on croit tout connaître et tout savoir parce qu’on a vu notamment Loulou, La Rue sans joie et L’Opéra de quat’sous et que l’on associe son nom à ceux de Greta Garbo et Louise Brooks. Mais on est loin du compte, comme l’édition récente d’un coffret de 12 films en DVD nous permet de le mesurer. On y retrouve certes ces classiques-là et ces égéries superbes. On y découvre surtout d’autres pépites méconnues ou restées dans l’ombre au sein d’une filmographie que la Seconde Guerre mondiale a fracturée de l’intérieur.
Pabst commence sa carrière de cinéaste dans les années 1920 et se fait remarquer très vite avec La Rue sans joie (1925), terrible description de la Vienne d’après-guerre. Les succès s’enchaînent ensuite, dont le plus important, Loulou, ainsi qu’une charge très violente contre le militarisme ambiant en 1930 avec Quatre de l’infanterie. En 1933, en raison du climat politique autrichien, Pabst émigre à Paris, mais sa carrière française n’engendre que des films mineurs. Et, juste avant le déclenchement de la guerre, il reçoit et accepte des propositions
