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Faits d’hiver


L’année 2013 a démarré sur les chapeaux de roues, pas seulement pour les gosses gâtés qui font vroum-vroum dans la cordillère en croyant traverser le Sahara, et qui, d’ailleurs ont déjà tué deux personnes. Non, le Spectacle explose de toutes parts dans un tourbillon ineffable de misères surexposées et d’avancées sociétales incontournables. Il y a quelques jours, à l’autre bout de l’hexagone,  le maire d’une commune a envoyé la cavalerie (une policière municipale) dans une école catholique pour y chercher une petite fille de maternelle dont les parents n’avaient pas payé la cantine : émoi, indignation médiatique, un maire probablement nazi qui envoie la Gestapo à l’école, les heures les plus sombres, etc. Les parents se sont évidemment empressé d’alerter qui de droit : avec un peu de tapage en plus, leur gamine aura peut-être droit à des excuses publiques du maire, à genoux, nu et la tête ceinte d’une couronne d’orties, sans oublier un an de cantine à l’oeil…

Quelques jours avant, c’était le scandale, vite éteint d’ailleurs, de la vieille dame déposée aux urgences d’un hôpital après avoir été virée de sa maison de retraite, pour cause d’impayés. Là encore, les clairons de l’indignation ont sonné la charge, même si les enfants de la dite grand-mère avaient malencontreusement oublié de régler la note depuis belle lurette : les pauvres gens ! Ils auraient sans doute préféré que la vieille se suicide avec l’assistance bienveillante de la République…

Dans les deux cas, les acteurs incriminés n’ont pas été très délicats, c’est un fait, même s’ils étaient dans leur droit : le spectacle de l’indignation prime sur le réel, nous en avons la démonstration éclatante avec le mariage pour tous : ceux qui sont contre (et j’en suis) sont forcément homophobes, les séquestrés de Saint Nazaire : les voisins en larmes ne se doutaient de rien, n’entendaient rien, ne disaient rien comme les trois petits singes, sans oublier Depardieu et les pachydermes lyonnais. L’année débute dans un feu d’artifice de tapage intempestif, de déclarations à l’emporte-pièce, de procès festifs intentés à des racistes supposés, de velléités de contrôle de  la bienséance numérique qui font rire jaune nos voisins d’outre-Manche et j’en passe : rideau de fumée cachant une incompétence crasse à élaborer les prémisses d’un début de recherche de loisibles solutions éventuelles pour rendre la crise moins douloureuse sans tuer le citoyen.



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