Si en France il n’existe pas de mafia à proprement parler, le crime organisé lui est bien présent.
Le Bureau fédéral d’investigation américain (FBI) définit la criminalité organisée comme « Une entreprise criminelle permanente. Sa structure est organisée ; il repose sur la peur, la corruption et a pour motif la recherche du profit [tooltips content=’Thierry Cretin, Mafias du monde, 1re éd., p. 137, PUF, juin 1997.’](1)[/tooltips] ». De manière classique, la criminalité organisée est associée à la mafia, ou au « milieu » des organisations criminelles françaises. Mais en réalité, la criminalité organisée recouvre de nombreux modèles, de la délinquance spécialisée, la criminalité en col blanc en passant par l’économie souterraine, devenue une économie parallèle : elle représente en effet aujourd’hui 12 % du produit intérieur brut (PIB) français.
C’est à la Direction centrale de la police judiciaire de mener à bien ces différentes missions de lutte contre la criminalité organisée. Plus précisément, et sans dresser une liste exhaustive de tous les services, il est intéressant d’observer l’action des deux structures les plus liées à notre étude. Ainsi, l’Office central de lutte contre le crime organisé et l’Office central pour la répression du trafic illicite de stupéfiants sont les services de police principaux spécialisés dans la lutte contre la criminalité organisée.
Association de malfaiteurs corso-marseillais
Le Service d’information et de renseignement d’analyse stratégique sur la criminalité organisée (Sirasco) affirme expressément qu’il n’y a pas de « mafia française [tooltips content=’Fabrice Rizzoli et Thierry Colombie, « Le crime organisé en France : puissance et impunité », p. 34-35, Diplomatie, n° 26, avril-mai 2016.’](2)[/tooltips] », même s’il y a bien des organisations criminelles traditionnelles en France. Celles-ci sont principalement incarnées par « les clans corses, en lien avec d’autres organisations criminelles avec lesquelles ils constituent un corps social appelé “les Corso-Marseillais” [tooltips content=’Ibid.’](3)[/tooltips] ».
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Encore actif dans le sud-est de la France, le banditisme a subi les contrecoups des actions répressives menées par les services de renseignement et les services de police français, comme l’arrestation en juin 2010 de deux membres importants du milieu marseillais Bernard Barresi et Gérald Campanella. La recomposition du banditisme après la répression policière a amené à une restructuration dont le corollaire a été le règlement de comptes entre membres du milieu corso-marseillais, mais aussi entre les membres du milieu et ceux du banditisme issu des banlieues [tooltips content=’Jean Pradel et Jacques Dallest, La Criminalité organisée. Droit français, droit international et droit comparé, p. 36, LexisNexis, 2012.’](4)[/tooltips].
Dans le cadre de la lutte contre les menaces criminelles organisées, l’Office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO) a pour but notamment d’animer et de coordonner sur le territoire national et sur le plan opérationnel, les investigations de police judiciaire relatives aux infractions liées à la criminalité organisée. Outre cet élément principal, il lui appartient aussi « d’observer et d’étudier les comportements les plus caractéristiques des auteurs et complices ; de centraliser les informations relatives à cette forme de délinquance en favorisant leur meilleure circulation [tooltips content=’D. n° 2006-518 du 6 mai 2006 portant sur la création d’un Office central de lutte contre le crime organisé, JORF, n° 107, 7 mai 2006, p. 6 778, texte n° 3., art. 3.’](5)[/tooltips]
Le travail de surveillance et d’interpellation est effectué par…
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