Crimée : quand l’Occident réagit, enfin


Il fallait s’y attendre. Dans la guerre larvée qui sévit en Ukraine, et contrairement à ce que laissent entendre les mauvais esprits, l’Occident ne reste pas inerte et a su ouvrir un nouveau front là où le cauchemar a commencé : en Crimée. Devant l’arrogance sans nom d’un peuple qui s’est jeté dans les bras de l’ogre Poutine et a tourné le dos à un avenir européen radieux, le monde libre a frappé pratiquement sans sommation les trois villes les plus importantes de la péninsule : Yalta, Sébastopol et Simféropol, la capitale. On se doute que la propagande russe les transformera en cités martyres car même lors des bombardements de Belgrade pendant la guerre du Kosovo, l’Ouest n’avait osé aller aussi loin.

En effet, c’est avec horreur que les habitants ont découvert le vendredi 4 avril au matin que le McDonald’s de chacune de ces villes a été fermé sans autre forme de procès. Personne n’est dupe du motif officiel invoqué : McDo Ukraine aurait simplement répondu à un possible embargo sur le gaz russe par un autre embargo, celui sur la mayonnaise, le ketchup et les oignons crus, mettant de fait au chômage technique les trois restaurants. Mais le vrai but de guerre évidemment est ailleurs : d’après tous les observateurs, c’est une fermeture définitive qui a été décidée. Effondrés, les employés ont néanmoins été traités de manière humaine, comme savent le faire des vainqueurs magnanimes : ceux qui décideront de partir travailler en Ukraine auront le droit à un logement payé pendant trois mois.

Il n’en demeure pas moins que la population va souffrir. Fermer un McDo, c’est toujours d’une manière ou d’une autre faire reculer la civilisation et les autorités craignent désormais une épidémie de suicides chez les cardiologues et autres diabétologues criméens. Mais c’est le prix à payer et on finira un jour ou l’autre par remercier McDo qui, en ce centenaire de la guerre de 14, aura peut-être évité une affreuse répétition par cette décision courageuse.



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