Les écoféministes se creusent la tête face à un choix cornélien. Elles n’aiment pas qu’on extraie les richesses cachées sous la surface de la « Terre-mère », mais, pour atteindre la neutralité carbone, de grandes opérations minières seront incontournables…
Les écoféministes ont l’habitude de dénoncer l’économie traditionnelle comme « extractiviste », car, en puisant les richesses du sous-sol, elle viole, à les en croire, la Terre jusque dans ses entrailles sacrées. L’ennui, c’est que la révolution écologique qu’elles appellent de leurs vœux supposerait d’extraire encore plus de minerais qu’avant.
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Selon l’Energy Transitions Commission, un groupe de réflexion basé à Londres, le monde aura besoin de 6,5 milliards de tonnes de métaux supplémentaires pour assurer la neutralité carbone d’ici 2050. En plus des terres rares, il faudra du cuivre pour développer le réseau électrique ; du lithium, du nickel, du graphite et du cobalt pour les batteries destinées à faire marcher 1,5 milliard de voitures ; et du silicium pour les panneaux solaires. Sans oublier l’acier et l’aluminium nécessaires à la construction d’éoliennes, de pylônes et de véhicules neufs. Toutes ces ressources existent en quantité sur la planète, seulement de nombreuses contraintes obèrent leur extraction.
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Tout d’abord les processus administratifs, qui peuvent durer des années avant d’obtenir un permis d’exploiter. Ensuite, les pratiques monopolistiques de nombreux États, qui interdisent les investissements privés dans le secteur minier, alors que celui-ci est nettement plus productif quand il est soumis à la concurrence. Enfin, les restrictions environnementales, qui imposent aux compagnies l’abandon des générateurs diesel, moins coûteux, et la construction d’usines de dessalement hors de prix. Récemment, certains grands projets ont en outre été annulés sous la pression d’activistes verts.
De plus, aux États-Unis, la plupart des gisements se trouvent dans des réserves amérindiennes. Pendant ce temps, la Chine, pays le plus pollueur de la planète, avance à marche forcée et fait fi de tous ces obstacles. Mais, chut, n’en parlez pas aux écoféministes, elles ne parlent pas le mandarin.