« La nature est un temple où de vivants piliers/Laissent parfois sortir de confuses paroles/L’homme y passe à travers des forêts de symboles/Qui l’observent avec des regards familiers. » observait assez justement Baudelaire dans le premier quatrain du sonnet Correspondances. Le monde comme vaste métaphore à interpréter, cela semble plus vrai que jamais. Prenez l’Islande, par exemple. Elle mène depuis deux ans une révolution tranquille qui illustre parfaitement ce printemps des peuples contre les banksters en refusant par des referendums d’initiative populaire à répétition et autres occupations pacifiques du parlement de payer l’addition présentée par les gouvernements britannique et hollandais à propos de la faillite d’Icesave, cet exemple archétypal de la folie financière qui a conduit à la crise de septembre 2008.
Evidemment, ce mouvement est assez peu relayé par les média, pourtant prompts à se réjouir d’un éventuel fléchissement des indignados espagnols. Qu’importe, l’Islande nous offre une « forêt de symboles » pour se rappeler à notre bon souvenir. Après l’Eyjafjöll et le Grimsvötn, deux autres volcans islandais, le Katla et l’Hekla, semblent prêts à exploser. « A en croire les statistiques, nous entrons dans une période au cours des dix prochaines années, en gros, où nous constaterons une augmentation de l’activité volcanique » en Islande, a déclaré le géologue Gunnar B. Gudmundsson, de l’Office météorologique islandais. Ce monsieur Gudmusson n’aurait pu mieux dire. Il faudrait penser à l’envoyer observer les volcans qui couvent en Irlande, en Italie, en Grèce, en Espagne, au Portugal, au Royaume-Uni et, bientôt, en France.
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