On allait voir ce qu’on allait voir : ce lundi Air France présentait sa nouvelle grille tarifaire, censée damer le pion aux vilains opérateurs low-cost.
Baptisée « Economy » avec un « y » qui, à lui seul, valide le caractère moderne et compétitif du concept, cette nouvelle tarification n’a a priori rien d’intrinsèquement révolutionnaire puisqu’elle ne concerne qu’un million de places pour des voyages à compter du 6 février prochain et ce sur seulement 58 destinations au départ d’Orly, Marseille, Nice, Toulouse et Londres, toutes en court et moyen courrier. Si vous rêviez d’assister à prix cassé à l’investiture d’Obama ou au Carnaval de Rio, faudra chercher ailleurs, les amis.
Parler de « promotion » et non de « révolution » aurait donc été plus raisonnable. Ça n’a pas été le choix de la company (ben oui quoi, moi aussi j’ai le droit d’avoir l’air moderne et compétitif) ni des très nombreux médias qui ont bêtement paraphrasé les déclarations triomphales du PDG Alexandre de Juniac en lieu et place de se demander si cette « révolution » était autre chose qu’un mille et unième coup de pub d’une direction d’entreprise aussi dénuée d’imagination que celle qui l’a précédée.
Résultat ? Attirés par la bonne affaire du siècle, les chalands se sont rués par dizaines de milliers hier sur le site de la compagnie, lequel a fort logiquement explosé en plein vol. Qui a vécu par la com, etc, etc…
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