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Enquête: Covid-19, le mystère des origines

Lab-leak : être complotiste, est-ce avoir raison trop tôt ?


Enquête: Covid-19, le mystère des origines
La virologue chinoise Shi Zhengli, dite "Bat Woman", au laboratoire P4 de Wuhan, 3 février 2017 © Johannes EISELE/AFP

Chauve-souris des cavernes ou laboratoire du 3e type, d’où vient ce virus qui a remodelé le paysage mondial depuis un an et demi ? Et pourquoi le discours dominant a-t-il favorisé pendant des mois l’hypothèse de l’origine naturelle, disqualifiant comme complotiste la thèse d’une erreur des blouses blanches ?


Quelle est l’origine du Covid-19 ? Est-il produit par la nature, le périple des chauves-souris des cavernes de Yunnan au marché d’animaux vivants à Wuhan ? Ou plutôt par des hommes atteints du « syndrome de Faust » qui, depuis le laboratoire P4 de Wuhan, auraient lâché leur progéniture dans la nature, accidentellement ou à dessein ? Seul un fait est sûr : aucune des deux hypothèses sur l’origine du Covid-19 ne peut être exclue. Mais alors, pourquoi le discours dominant chez les scientifiques et dans les médias en Occident a-t-il, pendant de longs mois, favorisé l’hypothèse de l’origine naturelle et rejeté comme complotistes toutes les théories évoquant une origine en laboratoire ? Comme le dit le chercheur Étienne Decroly, préfaçant l’excellente enquête de Brice Perrier, la question de l’origine est « essentielle pour l’avenir de l’humanité si l’on désire limiter le retour des risques pandémiques dans les prochaines années » [1].

Manœuvres chinoises et « diplomatie du masque »

Quand, en janvier 2020, les nouvelles concernant le virus qui allait s’appeler le SARS-CoV-2 ont commencé à fuiter en provenance de Chine, plusieurs pays l’ont immédiatement accusée de dissimuler la vérité sur ce qui se produisait sur son sol. Non sans raison, l’État chinois étant connu pour sa maîtrise de l’information. La méfiance s’est aggravée lorsque celui-ci a réduit au silence lanceurs d’alertes et journalistes tout en censurant les publications académiques sur les coronavirus. Et plus encore quand Pékin a cru voir dans la pandémie une opportunité pour étendre son influence internationale à travers ce qui a été baptisé « la diplomatie du masque ». Cette manœuvre visant à présenter le pays comme une superpuissance bienfaitrice envers les autres nations en difficulté a tourné court quand elle s’est accompagnée d’une tentative d’interdire aux bénéficiaires de ces prétendues bontés toute critique de la Chine pour ce qui concerne le Covid-19. Cette politique a conforté ceux qui accusaient l’OMS d’être à la botte de la Chine, poussant le président Trump à annoncer, en juillet 2020, le retrait de son pays de cette organisation.

Le premier récit officiel chinois évoque une pandémie née au marché d’animaux vivants de Wuhan. Seulement, coïncidence fâcheuse, c’est aussi dans cette ville que sont situés l’Institut de virologie (le fameux P4, construit par la France) et le Centre de prévention et de contrôle des maladies. Pour faire diversion, Pékin change de version : à partir de mars 2020, l’origine du virus est « délocalisée » et des fonctionnaires chinois commencent à pointer l’Italie


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Été 2021 – Causeur #92

Article extrait du Magazine Causeur