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Covid: l’exception bretonne

Un Covid à marée basse


Covid: l’exception bretonne
La police contrôle le respect du port du masque et des gestes barrières dans un parc de Rennes, 3 avril 2021. © MATHIEU PATTIER/SIPA

Si le Covid est présent en Bretagne comme ailleurs, les formes graves y sont rares. À Paris, on semble peu se soucier de comprendre pourquoi, et les autorités peinent de plus en plus à faire accepter des restrictions de libertés en décalage avec la réalité locale.


Le Covid, en Bretagne, c’est l’Insee qui en parle le mieux : la région est « la seule de France métropolitaine où l’espérance de vie ne diminue pas » en 2020. Le nombre de décès a augmenté de 1,3 %, mais la pandémie n’y est pour rien. C’était déjà le cas les années précédentes, en raison du vieillissement de la population.

Au pire moment de la première vague de l’épidémie, du 2 mars au 19 avril 2020, alors que la mortalité en France flambait de 26 %, elle montait seulement de 2 % en Bretagne. Au premier semestre 2021, par rapport à 2019, la hausse était de 3 %. 

Bien entendu, il y a eu des morts. Entre le 15 mars 2020 et le 20 août 2021,1 687 décès ont été recensés. Pour 3,3 millions d’habitants, c’est peu. Et sans surprise, ces personnes souffraient souvent de facteurs de comorbidité : âge, obésité, insuffisance respiratoire… Au sein des classes d’âge les plus jeunes, c’est calme. Très calme. Le Sars-Cov-2 a tué 24 personnes chez les 50-59 ans durant toute l’année 2020, cinq chez les 40-49 ans et deux chez les 30-39 ans.

Les courbes de mortalité bretonne 2019, 2020 et 2021 se superposent au point de n’en former qu’une, alors qu’elles divergent énormément en Ile-de-France

L’Agence régionale de santé (ARS) et les préfectures bretonnes ne cachent pas ces chiffres, mais elles ne les mettent pas en avant. Contraints de justifier les restrictions de liberté, les services de l’État dramatisent une situation locale objectivement rassurante. Leur point de vue se défendait jusqu’à présent : il ne fallait pas se réjouir trop vite car le Covid pouvait frapper l’Ouest. Le problème est qu’il ne le frappe toujours pas.

Le 12 juillet dernier, quand Emmanuel Macron a annoncé l’instauration du passe sanitaire, c’était l’explosion dans le Sud et la décrue en Bretagne. Ce mois-là, le nombre d’hospitalisations dans les quatre départements bretons a reculé de 20 %, avant de se stabiliser à un niveau bas. L’été se termine comme il a commencé, avec quelque


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Septembre 2021 – Causeur #93

Article extrait du Magazine Causeur




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Journaliste

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