A Rouen, l’Inspection d’Académie a invité les professeurs à participer à un concours organisé par la Cimade. Objectif : faire écrire aux mouflets des textes contenant le maximum de mots arabes passés dans le français. Car après tout, il y a « plus de termes arabes que de termes gaulois dans notre langue », selon les malicieux organisateurs.
Surprise : les professeurs de français de l’académie de Normandie ont reçu le 19 juin dernier un mail de leur inspectrice !
Aucune rodomontade à l’horizon, mais une invitation à participer au concours : « Je parle arabe, tu parles arabe, il parle arabe… »
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Pour ne rien gâcher, ce concours est organisé par l’antenne rouennaise de la Cimade dans le cadre du festival Migrant’scène. La Cimade, association d’aide aux migrants financée à 49 % par des fonds publics, entend ainsi promouvoir le vivre-ensemble.
Le concept ? Faire écrire aux collégiens et lycéens des textes comportant « le plus grand nombre possible de mots arabes » passés dans la langue française. Pourquoi arabes, et pas latins, grecs, anglais ou italiens ? C’est « qu’il y a plus de mots arabes que de termes gaulois dans notre langue. Près de 500 mots arabes ont enrichi la langue française. 500 mots venus féconder notre langue ! » explique la plaquette de présentation du concours. Un coup d’œil sur les textes pondus l’an dernier confirme une avancée interculturelle majeure : le verbe « niquer » est bien venu féconder la langue française. Plus étonnant, apparaissent aussi des mots comme « oued » ou « khobz », dont on apprend à cette occasion qu’ils font partie de notre patrimoine linguistique, ce qu’ont apparemment validé les professeurs participants. Toute cette initiative est censée favoriser l’accueil de l’étranger-migrant supposé arabophone. Pourtant, depuis deux ans, les migrants arrivés en France viennent essentiellement du Nigeria (anglophone), de Guinée, de Côte d’Ivoire (francophones) et du Bangladesh (dont la langue officielle est le bengali). Qu’est-ce qui peut donc justifier cette mise en avant de l’arabe ? Pour Emmanuèle Grandadam, professeur de lettres pilote du projet à la Cimade, il s’agit de « rendre à nos élèves arabes cette fierté de savoir combien leur langue est riche et créative ».
On notera avec circonspection que la langue de « nos élèves arabes » n’est pas le français.
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