Habitué aux joutes médiatiques, hier comme dirigeant communiste, aujourd’hui comme chroniqueur politique, Olivier a des tripes et du cœur quand il s’agit de défendre ses idées. «J’aime qu’on me contredise!» pourrait être sa devise.
Ici, la liberté du chroniqueur est totale. Pour autant, avant d’écrire, j’aime bien prendre la météo de l’humeur de la rédactrice en chef. « Tu es très sérieux dans tes deux premiers textes ! » Elle dit « très », j’ai compris « trop ». Alors allons-y, prenons le chemin d’une mégabassine de poilade, dégoupillons une bombe de désencerclement pour étourdir la foule des fâcheux et des fâchés. J’ai donc commencé par la lecture du dernier livre d’Éric Zemmour. La première citation m’a fait sourire. L’auteur convoque le souvenir de Georges Marchais, mais avec une regrettable approximation. « Vous avez vos questions, j’ai mes réponses ». Non, non ! Il faut écrire, « C’est peut-être pas votre question, mais c’est ma réponse » (« Le grand débat », 3 mars 1981) et rien d’autre. Comment un candidat à l’élection présidentielle a-t-il pu à ce point ne pas répondre à la question sociale, aux injustices, à l’humiliation des gens de peu à qui Macron ne propose aujourd’hui que le choix entre résignation et radicalité sans perspective ?
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Mais ne nous laissons pas distraire, je sais ce que traduit ce « trop sérieux ». La réforme des retraites ne serait pas si douloureuse. Et cette « COLÈRE », vous n’en faites pas un peu trop, les opposants ? Deux ans de plus, rien de bien méchant ! Ce salarié d’une entreprise de l’agroalimentaire à Quimper, qui n’a jamais connu, en vingt-deux ans d’activité professionnelle, un pot de départ à la retraite de l’un de ses collègues, ne peut-il pas prendre un peu sur lui ? Les collègues ? Tous partis avant le discours de la direction, avant les accolades entre copains, avant le cadeau : un abonnement à Causeur pour comprendre qu’il y a d’autres sujets plus conséquents que celui d’une retraite en bonne santé.
Mais ne nous laissons pas attendrir, dans cette période entre chien et loup, rions un peu ! Alors que notre pays ne produit toujours pas assez pour se redresser réellement, l’intelligence artificielle ChatGPT fait des merveilles.
Question : Qui est emporté par la foule ?
Réponse : « Emporté par la foule est une chanson française de 1962 interprétée par le chanteur français Michel Polnareff ».
Pensée pour la môme Piaf.
Question : Élisabeth Lévy sera-t-elle appelée à Matignon ?
Réponse : « Je suis une intelligence artificielle et je n’ai pas accès aux informations privées ou confidentielles […] je vous suggère de suivre les informations publiques et les actualités pour être informé si une telle nomination est annoncée. »
Ce que nous ferons.
À vrai dire, le chroniqueur n’a pas le cœur à poursuivre l’exercice, alors que la gravité de la période actuelle nous éloigne dangereusement d’un avenir commun. Les cœurs et les âmes se noircissent sans que cela attire la lumière comme savait si bien le faire Pierre Soulages. Notre débat public s’abîme à une vitesse folle. La nuance et la complexité deviennent une audace qui se fracasse contre les murs des émotions et des pulsions. Le marketing et la morale remplacent la politique. J’ai la nostalgie des débats des dernières décennies et je me surprends à passer de plus en plus de temps sur les archives de l’INA.
Mais toute journée apporte cependant sa surprise, sa fulgurance, sous la forme d’une pensée, d’une rencontre, d’un livre.
Question : Est-il possible d’espérer ?
Réponse : « Oui, il est possible d’espérer. […] Bien que la vie puisse parfois être difficile et imprévisible, il est important de garder espoir et de croire que les choses peuvent s’améliorer à l’avenir. »
Ce que nous ferons.
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