Les salles de cinéma ont retrouvé toutes leurs capacités et les films sortiront en cascade durant tout l’été. Quoi de neuf alors ? Pialat encore et toujours, dans des versions restaurées.
Il est toujours bon de découvrir et de redécouvrir les dix films que Maurice Pialat, la grande gueule du cinéma français, a réalisés de 1968 à 1995. Une carrière commencée tardivement à l’âge de 43 ans avec « L’Enfance nue ». Suivront « Nous ne vieillirons pas ensemble », « La Gueule ouverte », « Passe ton bac d’abord », « Loulou », « À nos amours », « Police », « Sous le soleil de Satan », « Van Gogh » et « Le Garçu ». À quoi il faut ajouter la série télévisée « La Maison des bois », chef-d’œuvre télévisuel malheureusement absent de cette rétrospective purement cinématographique.
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On reste frappé par l’incandescence du cinéma de Pialat, qu’il adapte génialement Bernanos, scrute les soubresauts d’un couple en train d’exploser, capte les derniers moments de Van Gogh ou fasse naître Sandrine Bonnaire au cinéma à travers un incroyable personnage de jeune fille en fleur vénéneuse et angélique. Misanthrope radical, Pialat filmait magistralement les disputes, les colères, mais savait tout autant prendre le temps de filmer l’insondable détresse dans les yeux du flic qu’incarne Depardieu dans « Police ». À chaque fois, à chaque film, la force de Pialat s’impose à l’arraché : c’est lui le maître du jeu et ses spectateurs n’ont qu’à bien se tenir car leurs petites certitudes peuvent valser au détour d’une scène sans qu’ils s’y attendent. Avec Pialat, chaque film est un match de boxe à l’issue incertaine.
7 JUILLET – CYCLE 1
L’Enfance nue
Nous ne vieillirons pas ensemble
La Gueule ouverte
Passe ton bac d’abord
Loulou
4 AOÛT – CYCLE 2
À nos amours
Police
Sous le soleil de Satan
Le Garçu